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Qualité de vie au travail : « le bien-être de ses salariés résulte d’une foultitude de petits détails, pas d’un grand débat »
Obtenir une bonne qualité de vie au travail est devenu un défi pour de nombreux chefs d’entreprise. Le Medef a convié 3 chefs d’entreprise au sein du groupe immobilier Icade afin d’échanger sur les méthodes pour rendre ses salariés heureux.
« On s’imagine que la qualité de vie au travail (QVT) se résume à un babyfoot à disposition des salariés et à des locaux sympas. Mais ce n’est pas uniquement cela qui les rendra plus épanouis. » Intervenant au petit déjeuner presse organisé par le Medef sur la QVT, Thomas Cornet livre sa vision du management. Il a fondé Wittyfit, une plateforme sur laquelle le chef d’entreprise peut, en temps réel, observer les indicateurs de bien-être de son personnel. Mais attention, « les transformations digitales ne sont qu’un outil » précise le cofondateur. « C’est au chef d’entreprise de lancer la dynamique s’il veut améliorer le bien-être de ses salariés. Si la politique est de dire bonjour le matin et que le patron lui-même ne le fait pas, il ne faut pas s’étonner que les employés non plus. » Une vision que partage Stéphane Bourbier, à l’origine de Our Company, « l’application du bien-être au travail ». « Lorsque les entreprises veulent améliorer le bien-être de leurs salariés uniquement pour optimiser leurs performances, cela s’avère souvent souvent contre-productif. »
L’ambiance : le b.a.-ba du bien-être
Alors comment s’y prendre pour améliorer sa QVT ? « La première chose, qui est à la fois la plus importante et la plus difficile à faire, est de créer une ambiance. Cela peut passer par l’organisation d’évènements, de conférences, de fêtes d’anniversaires…. ». Pour Olivier Wigniolle, la QVD est une priorité. Comme beaucoup d’entreprises, le groupe immobilier Icade a déménagé et le directeur général en a profité pour améliorer la qualité de vie de ses salariés. Pour cela, il a mis en place de nombreux petits services afin de faciliter le quotidien du personnel. « Notre nouvelle localisation n’arrangeait par tous les collaborateurs. Nous en avons donc profité pour revoir notre accord sur le télétravail. Nous permettons ainsi à certains de travailler à distance quelques jours par semaine. » Autre nouveauté que la société a mis en place : le flex office. « Il n’y a plus de bureau cloisonné, ni de bureau attribué. Mais c’est un choc culturel pour certains, tempère-t-il. Il faut donc les accompagner afin qu’ils acceptent mieux ce changement. » Cours de sport, conciergerie, cabine de télémédecine… le dirigeant a tout mis en œuvre pour simplifier le quotidien du personnel.
« Se sentir chez soi »
Et pour que les salariés se sentent bien, il faut qu’ils se sentent comme chez eux. Le mobilier contribue au changement. Même si cela implique d’y investir un peu d’économies. « On ne peut pas tout réagencer avec du mobilier bas de gamme » estime Olivier Wigniolle. « On a créé des espaces de réflexion, de repos, de détente et même des espaces dotés de bibliothèques. » Une salle par humeur, serait-ce la clé du bonheur ? « Les salariés ont aussi leur rôle à jouer, tempère Thomas Cornet. Tout ne peut pas venir du management. Ils ont le droit et le devoir d’être acteurs de la QVT. »
Un compromis
Si la QVT est peu à peu devenu un sujet prioritaire pour les entreprises, c’est aussi grâce à la multitude d’enquêtes menées depuis quelques années. 57% des salariés attachent de l’importance à un « bonjour » le matin et la moitié d’entre eux attendent des encouragements de leur supérieur, selon l’étude “Qualité de vie au travail 2017, regards croisés” de Malakoff Médéric. La même enquête révèle que 97% des salariés pensent que la santé et la QVT contribuent à la performance de l’entreprise. Les sociétés où la QVT est jugée très bonne témoignent d’ailleurs d’un taux d’absentéisme plus faible de 37% par rapport à la moyenne.
Pour Thomas Cornet, une excellente QVT est essentielle si les sociétés veulent garder leurs jeunes talents si volatiles. Stéphane Bourbier considère, pour sa part, qu’une bonne QVT pèse positivement dans la balance du monde du travail, propice aux conflits et aux rapports de forces. Enfin, Olivier Wigniolle l’envisage comme un compromis avec son personnel : « Si l’on veut que les salariés arrivent plus tôt ou restent plus tard en cas de nécessité, il faut qu’ils se sentent bien dans l’entreprise. »
Melissa Carles
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