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Export : « posséder un contact sur place maximise les chances de trouver un nouveau client »
Pour se développer à l’étranger, les PME peuvent avoir recours au volontariat international en entreprise (VIE) à temps partagé. Un dispositif flexible qui permet de s’insérer sur un nouveau marché tout en limitant les frais.
Tout comme l’innovation, l’export est l’un des vecteurs principaux de croissance d’une entreprise. En 2017, 55 % des PME exportatrices ont anticipé une hausse de leurs activités contre 46 % pour celles qui restent sur le marché national.* Mais, contrairement à une grande entreprise, une TPE-PME n’a pas forcément le marché suffisant pour justifier la présence d’un de ses salariés dans un autre pays. Pour ces petites sociétés, l’Imed propose des volontaires internationaux en entreprise (VIE). Ce statut permet à l’entreprise de bénéficier d’une personne à temps partiel afin de développer son activité sur le territoire voulu. « Les missions sont généralement axées sur la prospection, commente Loïc Bonnardel, directeur délégué de l’Imed. Les entreprises qui ont une personne sur place ont plus de chance de trouver un nouveau client que celles qui utilisent le réseau social Linkedin, par exemple. Le contact humain maximise les opportunités. »
600 PME bénéficiaires
Âgé de 18 à 28 ans, étudiant ou jeune diplômé, le VIE travaille généralement pour 2 ou 3 entreprises en même temps. « Le partage du temps de travail pour les entreprises se fait de manière la plus homogène possible » explique le directeur délégué. La PME doit prendre en charge la rémunération du VIE (jusqu’à 7 000 € en fonction du pouvoir d’achat dans le pays choisi), son logement, un bureau pour travailler, ses déplacements professionnels, l’assurance… En contrepartie, il n’y a pas de charges sociales pour l’entreprise sur ce volontaire qui ne compte pas parmi les effectifs de la société. Aujourd’hui, 600 PME ont eu recours à l’Imed et 177 VIE travaillent actuellement pour elles.
Flexibilité
Ce système très flexible correspond tout à fait au fonctionnement des startups qui veulent s’installer rapidement à l’international. « Si une startup veut s’installer au Japon, on peut leur proposer de travailler sur ce projet dès le lendemain et, en 3-4 mois, on peut trouver un volontaire » témoigne Loïc Bonnardel. « Dans cette idée de forte croissance, les entreprises n’ont pas le temps de recruter. Nous nous occupons d’obtenir rapidement tous les papiers nécessaires : un contrat de travail, un visa etc. »
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Inégalités entre pays
Mais le système a aussi ses limites. Certains pays sont plus durs à pénétrer que d’autres. « On peut engager un VIE dans n’importe quel pays tant qu’il n’y a pas un risque géopolitique. Ce dispositif est impossible au Mali ou en Irak par exemple, explique le professionnel. Il faut aussi qu’il existe des accords bilatéraux pour que le VIE soit reconnu. Cela représente environ 90 % des pays dans le monde. Par ailleurs, il existe des pays, comme par exemple la Suède, où l’Imed n’a pas trouvé d’entreprises souhaitant s’y implanter ou encore l’Ouganda, où aucun VIE n’est présent pour le moment.
D’autre part, de grosses tendances émergent. La Belgique et l’Allemagne en Europe, ou encore les États-Unis à l’international attirent énormément de PME. C’est ici que l’on retrouvera les meilleurs profils de VIE. Dubaï et Singapour sont aussi convoités par des volontaires très diplômés, particulièrement recherchés par l’Imed. « On sélectionne des profils au préalable, détaille Loïc Bonnardel. On privilégie ceux qui ont déjà une expérience professionnelle et qui connaissent bien le pays où ils résident. »
L’exigence de l’Imed
Si l’Imed est exigeante avec les profils des VIE, elle l’est aussi avec les PME qu’elle accompagne. « Nous n’aidons pas des entreprises en phase de découverte mais celles qui ont déjà validé un marché. On va intervenir uniquement lorsqu’il y a besoin d’aller chercher des clients. De ce fait, les échecs sont très rares », se félicite le directeur délégué.
Peu à peu, la nouvelle génération facilite d’ailleurs le travail de l’association. « Les entreprises crées par la génération Y sont tournées vers l’international dès la conception de leur business model, remarque-t-il. Ce qui n’est pas le cas de leurs aînés, qui n’ont pas toujours cette vision. »
*D’après la 66ème enquête de conjoncture Bpifrance Le Lab.
Melissa Carles
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