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Les problèmes de trésorerie persistent dans les TPE
Les TPE rencontrent encore des difficultés persistantes d’accès aux crédits, que ce soit pour financer leur trésorerie ou investir. En cause, les banques, qui ne les soutiennent pas toujours. S’il existe des solutions alternatives, elles restent peu proposées et souvent méconnues.
Près de la moitié des TPE (44 %) déplore une détérioration de leur trésorerie en 2015. Les dirigeants de l’industrie et du BTP sont plus nombreux à dénoncer ces problèmes de financement puisqu’ils sont respectivement 57% et 58% à avoir ressenti une dégradation. Pour autant, seuls 27% des chefs d’entreprise ont effectué des démarches liées à leurs besoins de trésorerie auprès de leur banque. Parmi celles qui l’ont fait, elles ne seraient qu’une sur quatre (24 %) à obtenir un crédit. Les partenaires bancaires privilégieraient manifestement toujours autant le découvert pour répondre à ces besoins de trésorerie. La réponse de ces dernières ? Dans plus de la moitié des cas (53%), elles accordent un découvert, soit par le biais du découvert déjà autorisé (28%), soit par une augmentation de ce découvert (25%). 68% des entreprises disposent ainsi d’un découvert autorisé. Un chiffre qui grimpe à 80% dans les entreprises du BTP. Mieux, dans 91% des cas l’autorisation de découvert est écrite.
Des demandes de découvert inférieures à 15 000€
Pourtant les sommes demandées ne sont pas astronomiques : les besoins de trésorerie sollicités par ceux ayant souhaité régulariser une situation de découvert non autorisé en 2015 sont inférieurs à 15 000€ pour 88% d’entre eux, voire 5 000 € pour 49 % d’entre eux. En revanche, lorsqu’il s’agit de financer l’investissement, « le crédit classique apparait être le principal moyen alloué par les banques pour répondre aux besoins d’investissement mobilier. » 62% des entreprises interrogées en auraient ainsi contracté un. Néanmoins, les solutions données par les banques peuvent différer selon la taille de l’entreprise. En effet, les entreprises de 10 à 19 salariés restent lésées puisqu’un tiers d’entre elles reste à l’état de néant bancaire sans solution et 23 % n’ont comme seul recours le découvert non autorisé.
Parmi les recours possibles pour les entreprises, la médiation du crédit. Une solution qui reste peu proposée par les établissements bancaires et peu connue des chefs d’entreprise interrogés. Seul 1% aurait fait appel au médiateur du crédit pour les aider à obtenir un financement auprès de leur banque. En cause, la méconnaissance pour 58% des dirigeants des modalités de saisine, pourtant mises en place depuis plus de sept ans. Autre explication, un recours qui serait sans effet dans 78% des cas. Un chiffre à mettre en lumière avec les résultats mis en avant dans le rapport de la médiation du crédit 2015, qui annonçait que le taux de réussite global, tous financements et toutes tailles d’entreprises confondues, était de 62 %. De la même manière, la garantie d’organismes tiers (BPIFrance, Socama, SIAGI), destinée à couvrir les établissements bancaires au titre d’engagements qu’elles jugeraient insuffisamment solvables, reste insuffisamment proposée. Ils sont en effet 77 % des chefs d’entreprise à n’avoir reçu aucune garantie de la part d’un organisme tiers par leur banque.
Étendre les micro-crédits de trésorerie
L’autre alternative aux banques, c’est le financement participatif sur Internet. Une solution qui ne ferait pas encore d’émule puisque seuls 2% des chefs d’entreprise interrogés ont eu recours au crowdfunding. En revanche, les prêts interentreprises pourraient rencontrer quelque succès. 78% des entreprises estiment cette nouvelle technique de financement comme positive. Mais pour le moment, le crédit classique reste encore largement plébiscité par les petites entreprises. Pour juguler frais et agios de leurs découverts bancaires, plus de la moitié des chefs d’entreprise (55%) seraient prêts à contracter des crédits classiques à des taux trois fois plus élevés que les taux de marché (6% à 7% contre 2,36%). Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants analyse que pour une entreprise un « découvert coûte en moyenne entre 9,66 %, voire 22 % dès que l’on intègre les frais de commission d’intervention. Alors qu’un crédit classique court terme s’élève à 2,36 %. Les TPE étant la plupart du temps situées en bout de chaîne commerciale, elles n’ont pas la possibilité d’assurer un fonds de roulement en jouant sur les délais client et fournisseur. » Une situation inconfortable pour assurer la pérennité de leur activité. A laquelle s’ajoute un délai de réponse des banques supérieur au délai réglementaire de 15 jours, pour 29 % des chefs d’entreprise interrogés et jusqu’à plus d’un mois pour les entreprises de 10 à 19 salariés (54%). Pour le moment, les micro-crédits pour les TPE sont expérimentés seulement dans la région Île-de-France. Un dispositif qui pourrait être étendu aux autres régions, comme l’avait suggéré le député Laurent Grandguillaume dans son rapport d’information sur BpiFrance en septembre dernier. Ce qui contribuerait à améliorer un tant soit peu la situation de ces petites entreprises en mal de financement.
* étude réalisée par OpinionWay en mai 2016 pour le Syndicat des indépendants (SDI) sur un échantillon de 1 208 dirigeants d’entreprises de moins de 20 salariés.
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