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Le développement économique des TPE en décalage avec l’évolution nationale
Yves Marmont, président de la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA) a présenté, le 27 avril, les résultats du baromètre des petites entreprises édition 2017. Si la croissance économique française est plutôt bonne, les TPE restent à la traîne.
« Globalement, on constate un petit regain d’activité économique dans le pays. Mais les entreprises ne bénéficient pas encore des retombées de cette embellie. » La Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA) a publié son Observatoire de la petite entreprise pour 2017 lors d’une conférence de presse le 27 avril 2018. Quels sont les tops et les flops du secteur ? Yves Marmont, président de l’organisation, détaille les évolutions de chiffres d’affaires (CA) par secteur. Il n’est pas inquiet, mais les TPE affichent un certain décalage par rapport au mouvement national. La croissance économique française a atteint son niveau le plus haut depuis 6 ans et 44 % des entreprises ont vu leur CA augmenter en 2017. « Cependant, tout n’est pas si rose pour la TPE de proximité » souligne l’expert. La croissance globale des petites entreprises affiche un recul de 1 % en 1 an. L’évolution est en effet très contrastée selon les secteurs et les professions.
Le bad trip du BTP et des commerces
56 % des entreprises du BTP, des commerces et des services ont connu une baisse d’activité en 2017. Le secteur du bâtiment affiche une baisse de 1,3 % de son CA. Même s’il y a une petite amélioration par rapport à 2016 (-2,1 %), cette diminution impacte la santé des TPE : environ 35 % exercent dans ce domaine. « La tendance est tout de même positive, sourit avec optimisme Yves Marmont. Mais moins que ce que l’on pouvait espérer. On est dans toujours dans un climat d’attente de cette reprise économique. »
Le secteur du commerce et des services accuse aussi le coup : « le secteur n’est pas dans l’évolution positive que l’on aurait pu souhaiter » note le président. Avec une baisse de CA de 5,9 %, ce sont les débitants de tabac qui ont le plus souffert. Cette diminution, la FCGA ne l’envisageait pas « aussi importante. » Le commerce de détail alimentaire a aussi beaucoup enduré cette même année que ce soit pour la boucherie charcuterie (-1,4 %), la crèmerie (-1,5 %), l’alimentation (-1,6 %) ou bien la vente de fruits (-3 %). Tous subissent une baisse des ventes depuis 2 ans.
Les secteurs au top de leur forme
Tout n’est pas perdu : 5 secteurs du 12 présentent toutefois des taux d’activité positifs. Les agences immobilières gagnent leur première place au classement des tops et des flops de 2017 avec un regain de 9,4 % de leur CA. S’ensuit le commerce de cycles avec +4,5 %, boosté par les ventes de vélos électriques qui sont nombreuses, grâce aux aides financières proposées par l’État . 238 000 environ ont été vendus l’année précédente. C’est ainsi la seule profession du secteur du commerce qui connaît une hausse. Enfin, le classement se termine avec le domaine du terrassement-travaux publics qui compte une hausse de 3,8 % de son CA.
Les professions en pleine épreuve
Voici désormais les flops de 2017, soit les secteurs qui ont été le plus en difficulté durant cette année. En 3ème position viennent les professions des tabacs-jeux-journaux qui accusent une régression de leur CA de 5,9 %, malgré un plan de modernisation du réseau lancé par le gouvernement. « Il y a un risque de fermeture de 5000 points de vente » estime Yves Marmont. À l’origine de ces difficultés, les campagnes anti-tabac, l’augmentation du prix du paquet de cigarettes et la mauvaise santé de la presse quotidienne. Celle-ci, justement, hisse les métiers de la librairie-papeterie-presse à la 2ème place avec un CA en recul de 6,2 %. « La situation est très difficile depuis 2 ans, explique notre interlocuteur. Les TPE du secteur arrivaient à concurrencer le web grâce à l’organisation d’évènements, de dédicaces etc… mais l’émergence de nouvelles plateformes culturelles dans les zones commerciales leur coupe l’herbe sous le pied. »
Enfin, le secteur qui a le plus souffert cette année est celui de la vente d’électroménager-tv-hifi avec – 7,2 % ! Là aussi, le prédisent de la FCGA livre son analyse : « Les gens n’achètent pas forcément du neuf quand ils ont besoin de ces appareils, mais vont pour beaucoup sur des sites de petites annonces. » Comment faire face à ce coup dur ? Yves Marmont n’hésite pas une seconde : « Les TPE doivent s’appuyer sur ce qui a toujours fait leur force, affirme-t-il. Leur proximité ainsi que leur flexibilité qui leur permet de toujours répondre aux besoins de leur clientèle. »
Melissa Carles
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