Actu

Trois quarts des procédures de recouvrement concernent des TPE

Le nombre d'emplois menacés par les défaillances est au plus bas s’enthousiasme le 13ème rapport sur « l’entreprise en difficulté en France » de Deloitte. Mais la météo n’est pas au beau fixe pour tout le monde : certaines TPE affrontent une tempête.

Trois quarts des procédures de recouvrement concernent des TPE

Trois quarts des sociétés défaillantes comptent entre 0 et 2 salariés. Un contraste saisissant avec les entreprises dont l’effectif dépasse les 50 employés : seulement 0,5 % d’entre elles sont en difficulté. Des taux « alarmants » concède Jean-Pascal Beauchamp, responsable de l’activité restructuring au cabinet d’audit Deloitte. « Le nombre d’entreprises défaillantes n’est pas le bon indicateur, juge-t-il, et il est plus pertinent de retenir le nombre d’emplois menacés, bien plus représentatif de l’impact des défaillances sur notre économie. » Le taux est, en effet, à relativiser : sur les 37 519 entreprises liquidées (qui représentent 68 % des cas de défaillances en 2017), 16 472 ont fait l’objet d’un redressement judiciaire et 1 184 d’une sauvegarde. En comparaison cette même année, seulement 838 défaillances concernaient des sociétés réalisant plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Malgré tout, comme le précise le professionnel, 2017 reste l’année où le nombre d’emplois menacés est le plus faible depuis 11 ans. Il atteint même son niveau d’avant-crise.

Netpme Premium Abonnement
Passez à l’action :

Netpme Premium Abonnement

L’économie française a le vent en poupe

La première explication à ce phénomène positif ? Des indicateurs économiques au vert. Mais ce n’est pas tout. Deloitte met aussi en avant la variété de solutions que propose la France pour aider les entreprises en difficulté. Comparé aux autres pays Européens, de nombreux acteurs français s’investissent dans « le développement et la préservation du tissu économique français ». Pour ne pas les nommer : le Comité Interministériel de Restructuration Industriel (CIRI), le Délégué Interministériel aux Restructurations d’Entreprises, la Médiation Nationale du Crédit, les conseils régionaux, les préfets… « Ces organes publics deviennent des interlocuteurs de référence quand les évènements se bousculent » remarque Jean-Pascal Beauchamp.

Certaines régions font même figure d’exemple : la Bretagne est l’une des trois régions avec l’Île-de-France et le Pays-de-la-Loire qui affichent le taux de défaillance le plus bas du pays pour 2017. Ce n’est pas un hasard : son conseil régional a mis en place une permanence de 10 personnes consacrée au développement des entreprises et à l’identification de signaux liés à un besoin de restructuration.

Plein soleil sur le secteur du bâtiment

Enfin, le secteur d’activité de l’entreprise joue aussi sur le taux de défaillance. Ceux du BTP et de la construction immobilière se portent très bien et affichent une baisse de 10 % des défaillances. L’industrie (-8 %) et le service aux entreprises (-9 %) enregistrent, eux aussi, des scores positifs. Malheureusement, certains domaines connaissent plus de difficultés : le transport routier de voyageurs (autobus, cars…) a subi en un an une hausse des défaillances de 35 %. A noter également, l’augmentation des entreprises en difficulté des secteurs de l’hébergement (+19 %), des activités d’assurance (+15 %) ou encore de la santé (+15 %). Pour ces dernières, la localisation géographique explique en partie leur situation, note le rapport de Deloitte.

En 2017, la palme d’or des régions qui ont marqué le plus net recul de défaillances revient ex-aequo aux DOM-TOM et aux Hauts-de-France avec -8,9 %. Une belle éclaircie se dessine.

 

Melissa Carles 

Laisser un commentaire

Suivant