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Vrai ou Faux ? Décryptage des idées reçues sur les salariés séniors

Publiée le 6 septembre, l’étude Ayming-Kantar TNS 2018 détaille la relation au travail de chaque génération. Focus sur la plus discrète en entreprise : celle des séniors.

Vrai ou Faux ? Décryptage des idées reçues sur les salariés séniors

Attirer des jeunes talents est essentiel pour être tourné vers l’avenir et anticiper les nouveaux usages. Mais attention à ne pas négliger ses collaborateurs les plus anciens ! Pour atteindre le succès, l’équilibre doit être préservé au sein de l’entreprise. Voilà l’une des conclusions de l’étude Ayming-Kantar TNS 2018, réalisée en mai 2018 auprès de 1000 salariés. Le groupe de consulting à l’international s’est intéressé aux spécificités de chaque génération dans leur rapport au travail. L’occasion de mettre à mal les préjugés sur les salariés séniors.

À cause de leur âge, les salariés séniors sont plus absents que les jeunes

Faux. « L’absentéisme n’est pas lié à l’âge », précise l’enquête. En effet, les jeunes actifs s’absenteraient plus souvent que leurs aînés, mais moins longtemps, tandis que les arrêts de ces derniers seraient plus longs, mais moins fréquents. Ainsi, le taux d’absentéisme des plus de 55 ans est de 7,11 % mais 45 % de ces arrêts sont de longue durée (plus d’un mois consécutif, dû à de graves maladies, à la lenteur des rémissions de maladies classiques…). Le taux d’absence des moins de 30 ans est, lui, de 3,23 %, mais les absences sont plus fréquentes et pour des causes moins graves. « Elles sont plus liées à un désengagement au poste qu’à des maladies graves. En effet, les moins de 25 ans découvrent les réelles contraintes de leur métier. Le niveau d’attente et d’exigences dans leur rapport au travail est peut-être plus élevé que celui que proposent leur employeur et leur emploi », cite le rapport.

Les jeunes sont plus réactifs lorsqu’ils sont sollicités en dehors de leur temps de travail

Faux. Les séniors se déclarent « toujours présents » à 78 % contre 60 % des jeunes. Mais cela serait plus dû à l’ancienneté dans l’entreprise qu’à l’âge des salariés. En effet, tous âges confondus, les employés présents depuis 11 à 20 ans sont dévoués à 77 % tandis que les salariés embauchés depuis moins de 5 ans sont 67 % à se rendre disponible quand leur employeur a besoin d’eux. Un phénomène logique, finalement : « plus les salariés sont installés dans l’entreprise, plus ils sont engagés dans des projets professionnels et personnels importants, donc leur absentéisme baisse mécaniquement. »

Les seniors ont moins d’ambition professionnelle que les jeunes

Vrai et faux. Les ambitions changent simplement avec les années. Les plus anciens salariés ont moins d’attentes professionnelles et se tournent donc vers le relationnel : ils s’épanouissent dans leurs rapports avec leurs collègues. Pour eux, une bonne ambiance est un facteur essentiel de motivation. Ainsi, à partir de 41 ans, les critères jugés les plus importants pour s’épanouir dans l’entreprise sont la convivialité, la prise d’initiative et les horaires adaptés. Les plus jeunes sont, eux, stimulés par le salaire, la flexibilité des horaires et les avantages sociaux.

Les jeunes identifient mieux les futures transformations du monde du travail

Vrai. « Plus l’âge avance, moins la conscience des changements à venir est importante », prévient l’étude. Pour preuve, 64 % des jeunes imaginent ce que seront les évolutions dans 5 ans contre 52 % des séniors.

Les salariés séniors ne se remettent pas en question

Faux. Plus de 63 % des séniors se sentent capables de se former à de nouvelles pratiques. La motivation ne manque pas chez les 51-55 ans qui sont les plus demandeurs : 71 % souhaitent évoluer dans leur manière de travailler. Avec un âge de retraite minimum fixé à 62 ans, cette génération a encore plus de 10 ans de carrière devant elle et est inquiète. La majorité de ces employés ne font pas confiance à leur employeur pour assurer leur emploi jusqu’à la retraite (52 %). Les trois-quarts des plus de 55 ans estiment même devoir prendre eux-mêmes les choses en main.

 

Melissa Carles 

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