Actu
Finance : conseils d’experts pour réussir son projet de franchise
Devenir franchisé demande avant tout un investissement financier. Deux franchiseurs et un banquier, présents au salon de la micro-entreprise, le 1er octobre dernier, livrent leurs recommandations pour financer son projet lorsqu’on est candidat à la franchise.
« Un entrepreneur qui se lance en franchise a 2 fois plus de chances que sa société soit solvable en 4 ans qu’un créateur d’entreprise classique. » Cette statistique encourageante évoquée par François Schulz, responsable du pôle franchise de BNP Paribas, ne facilite pourtant pas la levée de fonds que doit effectuer tout porteur de projet avant de devenir franchisé. Bien qu’intégrer un réseau permette d’être très encadré, « le banquier n’est pas dupe et il est conscient qu’il a en face de lui un franchisé qui devra se débrouiller comme un chef d’entreprise indépendant sur bien des points » prévient Arnaud Guerin, co-président et directeur du réseau Cash Express. Comment mettre toutes les chances de son côté pour réussir financièrement son projet ? Réunis autour d’une table ronde du Salon de la Micro-Entreprise (SME) à Paris, des acteurs du monde de la franchise livrent les secrets d’un bon dossier financier.
Le capital comme preuve de confiance ?
« Un entrepreneur doit avoir de l’énergie, un financement et… du capital. » Pour François Schulz, personne ne peut porter un projet sans avoir, au préalable, un apport. « Voir l’entrepreneur investir ses propres fonds dans son projet montre sa motivation. Cette somme doit avoir le rôle d’un amortisseur tout au long de la vie de l’entreprise, pour survivre aux mauvaises passes. » Une idée de la somme moyenne d’un capital à posséder avant de se lancer ? « Tout dépend du type de commerce, répond le spécialiste. Les banques demandent environ entre 20 et 30% d’apport pour une franchise. Mais certains business comme la restauration, par exemple, demandent beaucoup plus d’investissement personnel. »
Laurence Pottier-Caudron apporte ses précisions : « Pour mon réseau d’emplois en franchises, Temporis, je dirais que 30 000 € d’apport est possible à partir du moment où il y a une autre source financière. 60 000 € est tout à fait convenable et 90 000 €, c’est royal ! ». Mais pour cette franchiseuse, il est dommage que l’inquiétude première d’un porteur de projet soit le montant de l’apport . « On prend le problème à l’envers, explique-t-elle. L’apport est indispensable mais pas suffisant car il n’empêchera pas une entreprise de faire faillite si d’autres critères, plus essentiels, ne sont pas respectés. Et il existe d’autres moyens d’obtenir des financements. »
Des aides financières qui font la différence
« Postuler aux aides le plus tôt possible, est essentiel pour faire aboutir son projet», conseille Arnaud Guerin. Les coups de pouce que peuvent donner différentes organisations sont nombreux : prêts d’honneur à taux zéro, crédits solidaires, aide à la création d’entreprise innovante… En bénéficier est très appréciable pour le banquier, remarque François Schulz. « On regarde d’abord le business plan, puis on va s’intéresser aux garanties. Elles peuvent tout à fait venir de ces organismes. Les banques aiment les entrepreneurs avisés, qui s’entourent… Bénéficier de ces aides prouve qu’ils sont soutenus. »
L’entretien avec le banquier : maîtriser son projet en tous points
Une fois toutes ses garanties sous le bras, l’entrepreneur doit désormais mener à bien son entretien avec la banque. Pour Laurence Pottier-Caudron, le fait d’avoir choisi un réseau de franchises comptant peu de défaillances est déjà un bon point. « Les banquiers aiment être rassurés et ils regardent souvent le passé plutôt que l’avenir. Donc moins le réseau compte de défaillances, plus ils vont être d’accord pour le financer. C’est de cette manière qu’on accompagne nos franchisés sur la partie financement : en leur offrant une bonne réputation au niveau des banques. »
Bien choisir sa banque est aussi gage de réussite. « Je ne recommande pas de passer la porte d’une banque quelconque, où le futur entrepreneur risque de tomber sur un banquier qui n’est pas familier de la franchise. Mieux vaut s’adresser aux grands établissements qui disposent d’un pôle dédié », conseille, par expérience, François Schulz. La fondatrice de Réseau Temporis préconise, quant à elle, de classer les banques et de mettre la plus convoitée en 3ème position. « De cette façon, les deux premiers entretiens sont des entraînements et le troisième sera une belle prestation. »
Ensuite, la mission la plus importante revient à l’entrepreneur : convaincre le banquier du bienfait de le suivre. « Bien entendu, il faut un bon business plan, commente le responsable franchise de BNP Paribas. Parmi ceux que j’ai examinés, presque tous étaient tout à fait équilibrés. Ce qui fait la différence est la capacité du candidat à raisonner : sa capacité de conviction, sa connaissance de la concurrence, la maîtrise de l’environnement économique… En bref : une forte conviction dans son projet de franchise. »
Melissa Carles
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire.
Commentaires