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Selon les sondages, les PME et ETI françaises manquent de soutien
À l’heure de la « start-up Nation », seules 4 licornes ont émergé depuis 30 ans en France. Rumeur Publique, agence d'influence des entreprises innovantes, a interrogé avec Opinion Way les Français sur les conditions d’émergence de champions nationaux. La table-ronde organisée chez l'accompagnateur de start-ups The Family a été l’occasion d’interroger des chefs d’entreprises sur les leviers de croissance des entreprises.
Le soutien de l’État irait prioritairement aux grandes entreprises. Ce serait l’une des causes du sentiment de « hold-up des grands groupes sur les aides publiques », juge Thomas Boullonnois de l’agence d’influence des entreprises innovantes Rumeur Publique. Ainsi, plus d’un Français sur deux (53%) estime que les pouvoirs publics ne soutiennent pas assez les entreprises de taille moyenne en France : le ratio est de 71% pour les PME des secteurs technologiques et 58% pour les ETI (entreprises de taille intermédiaire) [1] tandis que du côté des start-ups, ce dernier est de 42% et de 12% pour les grandes entreprises.
Les professionnels ciblent en priorité la difficile détection des talents
Vincent Raymondis, Directeur Général de Saretec, cabinet d’expertise en prévention et gestion des risques, pointe la difficulté à laquelle il est confronté pour trouver (et attirer) des talents suffisamment formés : « Notre combat de tous les jours est de trouver les compétences dont nous avons besoin sur nos domaines techniques ». Depuis 8 ans, l’entreprise a donc développé elle-même des partenariats avec des universités pour former ses collaborateurs.
Quant à Nicolas Chartier, co-PDG et fondateur d’Aramisauto, spécialiste de la revente de voitures reconditionnées, la recherche de financements ne doit pas être une fin en soi. N’ayant lui-même jamais perçu l’aide sollicitée auprès d’une collectivité locale, l’intéressé atteste : « Pour grandir, une entreprise a plus intérêt à se concentrer sur son business que d’aller chercher des aides de l’Etat ».
Le plébiscite de l’opinion publique des prêts bancaires à taux zéro et d’un Small Business Act à la française
Du côté de l’opinion publique, l’urgence est cependant toujours au financement. Interrogés sur les mesures les plus utiles pour soutenir le développement des entreprises de taille moyenne en France, les Français privilégient les prêts bancaires à taux zéro à 41%, un » Small Business Act » à la française qui réserverait une part des commandes publiques aux PME et ETI (39%) et un accompagnement accru pour ce type d’entreprises par la Banque Publique d’Investissement (1/4 des Français interrogés).
Parmi les autres mesures citées, les sondés choisissent dans une moindre proportion un crédit d’impôt recherche renforcé pour les PME et ETI (18%) et une garantie de l’État (18%). À leurs yeux, le soutien politique direct n’est pas prioritaire : il n’est cité que par 12% d’entre eux.
Les PME et ETI réalisent près de 50% de la valeur ajoutée française
90% des Français considèrent que le développement des entreprises de taille moyenne (PME et ETI) est un élément clé pour la croissance économique du pays.
Une considération étayée par des faits : « selon les chiffres de l’Insee sur 2009 à 2015, les ETI ont créé 300 000 emplois lorsque dans la même période les grands groupes ont réduit leurs effectifs de 80 000 personnes » indique Vincent Raymondis.
La France possédait en 2017, 5 800 ETI employant 3,3 millions de salariés et réalisant 26% de la VA des entreprises françaises et 139 500 PME qui emploient 3,8 millions de salariés et qui réalisent 23% de la valeur ajoutée française[2].
Charlotte de Saintignon
[1] Sondage OpinionWay pour Rumeur Publique de novembre 2018 sur un échantillon de 1 015 personnes
[2] Radiographie des entreprises en France menée par l’Insee en 2017
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