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Fumer dans l’entreprise peut constituer une faute grave
Dans un arrêt du 1er juillet dernier, la chambre sociale de la Cour de cassation juge que le salarié qui viole l’interdiction de fumer au sein de l’entreprise commet une faute grave justifiant son licenciement sans préavis, ni indemnité.
Dans cette affaire, le salarié d’une cartonnerie est surpris en train de fumer dans la salle de repos de l’entreprise. Il est immédiatement licencié pour faute grave. La sanction peu paraître sévère. Pourtant, elle ne l’est pas tant que cela. En effet, l’entreprise en cause est une cartonnerie. On comprend dès lors que l’interdiction générale de fumer édictée par l’entreprise dès 2003 est justifiée par la sécurité des personnes et des biens, imposée en raison du risque d’incendie par l’arrêté préfectoral d’autorisation d’installation classée.
Malgré tout, le salarié tente, devant les tribunaux, de faire valoir que son licenciement pour faute grave est disproportionné eu égard notamment à son ancienneté dans l’entreprise (presque 30 ans !), de son impossibilité d’aller fumer à l’extérieur de l’entreprise et du refus de l’employeur de mettre en place un local fumeur.
En vain. La Cour de cassation rappelle que cette cartonnerie est une installation classée et que la décision de la direction d’interdire totalement le tabac dans l’entreprise est justifiée par des considérations de sécurité. Elle relève que le règlement intérieur comportait des prescriptions claires rappelées par de nombreux panneaux et affichages et que, de surcroît, une note interne, rappelant les sanctions encourues, avait été diffusée. C’est donc en pleine connaissance de cause que le salarié s’est mis en infraction, et il a bien commis une faute grave.
Cass. soc., 1er juillet 2008, pourvoi n° 06-46.421
Nathalie LEPETZ
Rédaction de NetPME
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