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Renouvellement de la période d'essai et accord exprès du salarié
L'accord du salarié au renouvellement de sa période d’essai ne peut pas résulter de l'apposition de sa signature sur un courrier établi par l'employeur.
L’article L. 1221-1 du code du travail stipule que la période d’essai peut être renouvelée une fois, à condition qu’un accord de branche étendu le prévoit expressément. L’administration a complété ce texte en indiquant dans une circulaire du 17 mars 2009, que le renouvellement ne peut se réaliser qu’avec l’accord des deux parties.
Au fil de sa jurisprudence, la Cour de cassation a apporté plusieurs précisions. L’accord des parties doit intervenir au cours de la période d’essai initiale. Il doit être exprès et non équivoque. Employeur et salarié ne peuvent donc pas convenir d’un renouvellement tacite. De même, l’accord du salarié ne peut pas résulter de la seule poursuite du travail (Cass. soc., 23 mars 1986, n° 86-41.102) ou de l’absence de réserve du salarié sur le contenu de la lettre l’avisant de la prolongation (Cass. soc., 5 mars 1996, n° 93-40.080).
L’accord du salarié ne peut pas non plus résulter de l’apposition de sa signature sur un document établi par l’employeur, énonçant le renouvellement d’un commun accord de la période d’essai. C’est ce qu’a précisé la Cour de cassation dans un arrêt du 25 novembre 2009. Le courrier en question, signé par le salarié, indiquait : « Je fais suite à notre entretien de ce jour et vous confirme que nous avons décidé, d’un commun accord et suivant les conditions de votre contrat de travail, de prolonger la période d’essai de trois mois ». En y apposant sa signature, on aurait pu penser que le salarié avait donné un accord exprès et non équivoque au renouvellement de sa période d’essai. Non, a estimé la Cour de cassation.
Décision surprenante lorsque l’on connaît la portée juridique de la signature et l’article 1316-4 du code civil : « La signature nécessaire à la perfection d’un acte juridique identifie celui qui l’appose. Elle manifeste le consentement des parties aux obligations qui découlent de cet acte (…) ».
Source : Cass. soc. 25 novembre 2009, n° 08-43.008
Nathalie Lepetz
Rédaction de NetPME
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