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L'évolution des métiers en France depuis 25 ans
Les deux tiers des emplois en France sont désormais tertiaires, au détriment de l'industrie et de l'agriculture. Et si les femmes sont désormais presque aussi nombreuses que les hommes à travailler, elles restent souvent concentrées dans certains métiers, note la Dares.
En 25 ans, le nombre de personnes en emploi en France a augmenté de plus de 3 millions, pour atteindre près de 26 millions en moyenne sur la période 2007-2009. C’est que révèle une enquête de la Direction des études du ministère du travail (Dares) dans une étude sur l’évolution des métiers en France depuis 25 ans.
La tertiarisation de l’économie
Alors qu’au début des années 1980, 65 % des personnes en emploi exerçaient un métier tertiaire (commerce, services, transports, administration publique, santé, éducation…), ces métiers occupent désormais 76 % de l’emploi, regroupant 19,5 millions de personnes. La Dares souligne que cette tertiarisation de l’économie s’est accompagnée d’une modification de la structure de qualification des emplois.
Ainsi, la progression continue des métiers de cadres et de professions intermédiaires a fortement contribué à la croissance des effectifs du secteur tertiaire. Les effectifs des métiers non qualifiés ont également nettement progressé dans ce secteur, en particulier au cours de la deuxième moitié des années 1990. Si les employés et les ouvriers qualifiés demeurent la catégorie la plus nombreuse, leur nombre a en revanche assez peu augmenté. Les métiers de services aux particuliers et aux collectivités ont été particulièrement dynamiques (+ 904.000) au cours des 25 dernières années. Ils ont été, de loin, les plus forts contributeurs à l’augmentation de l’emploi non qualifié du tertiaire.
Une profonde mutation de l’industrie
Le nombre de personnes occupant un métier de type industriel a diminué de 15 % en 25 ans, passant de 4 millions à 3,3 millions, soit une perte de 614.000 emplois. Excepté à la fin des années 1990, les effectifs des métiers industriels ont continuellement baissé depuis le début des années 1980.
Désormais, ces métiers ne représentent plus que 13 % de l’emploi, contre 18 % il y a 25 ans. Cette diminution globale de l’emploi industriel s’est accompagnée d’une profonde modification de la structure des qualifications. Les effectifs d’ingénieurs et cadres techniques ont plus que doublé, passant de 105.000 à 227.000, tandis les ouvriers non qualifiés ont diminué de plus de moitié, passant de 1,3 millions à 579.000.
La plus forte baisse de l’emploi concerne l’agriculture
Avec la perte de plus d’un million d’emplois, les effectifs des métiers de l’agriculture ont diminué de moitié depuis le début des années 1980. Aujourd’hui, 949.000 personnes exercent un emploi lié à l’agriculture, l’élevage, la pêche, soit 4 % de l’emploi, contre 2 millions au début des années 1980.
Cette baisse est essentiellement due à celle du nombre d’agriculteurs et d’éleveurs indépendants, dans un contexte de forte concentration des exploitations et de hausse des gains de productivité au cours des dernières décennies.
Les femmes plus nombreuses
Depuis le début des années 1980, le nombre de femmes en emploi a progressé de près de 3 millions. Aujourd’hui, près de la moitié des emplois sont occupés par des femmes, contre 41 % il y a 25 ans.
Cette augmentation est particulièrement nette dans les métiers du tertiaire. Les femmes sont ainsi nettement plus présentes dans les services administratifs, comptables et financiers. De même, les femmes ont investi les professions de la banque et des assurances ainsi que les professions juridiques. Malgré ces évolutions, la Dares note que l’emploi féminin reste encore très concentré dans certains métiers. Les aides à domicile, aides ménagères, assistantes maternelles, employés de maison, secrétaires et secrétaires de direction demeurent des femmes à plus de 95 %, comme il y a 25 ans…
Une hausse globale du niveau de diplôme
Au cours des 25 dernières années, le niveau de diplôme des personnes en emploi a fortement augmenté, sous l’effet d’une élévation du niveau de diplôme parmi les jeunes générations. Désormais, 50 % des salariés ont au minimum un baccalauréat ou un brevet professionnel, contre 24 % au début des années 1980. La part des diplômés d’un niveau supérieur ou égal au Bac+3 a presque triplé, passant de 6 % à 16 %. Désormais, seuls 24 % des salariés ne détiennent aucun diplôme supérieur au CEP ou brevet des collèges, contre 50 % il y a 25 ans.
Nathalie Lepetz
Rédaction de NetPME
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