Actu
Les petites entreprises aussi peuvent œuvrer pour le développement durable
Dans le cadre de la conférence sur les objectifs de développement durable organisée par BpiFrance en partenariat avec le Comité 21, deux entrepreneures ont partagé leur expérience de mise en pratique de cette vision dans leur entreprise.
Tout comme l’économie sociale et solidaire, le développement durable peut être saisi par les TPE-PME ! Pour se lancer dans les objectifs de développement durable, mieux vaut avoir des premiers retours d’expérience et se faire accompagner. Le plus simple est de nouer des partenariats avec des associations, et, au-delà, de faire certifier ses démarches.
« Il est important de se poser la question de son impact. En fonction de son secteur d’activité, l’entreprise doit prioriser et répartir ses efforts en termes de développement durable » indique Sarah Dayan, responsable Engagement Sociétal des Entreprises du Comité 21, Comité français pour l’environnement et le développement durable. Toutes les entreprises contribuent aux « objectifs de développement durable » (ODD), parfois même sans en avoir connaissance. Différents leviers simples et accessibles sont possibles et peuvent être mis en place par une entreprise : tri des déchets, réduction de la consommation des ressources naturelles ou encore réutilisation des matériaux.
Développement durable : des objectifs accessibles
C’est tout récemment que l’entreprise Fleur de Mets (106 salariés), s’est intéressée à la question. Elle a commencé par supprimer tous les contenants en plastique. « De par notre activité de traiteur et d’organisation d’événements, nous avons une responsabilité vis-à-vis de notre empreinte écologique » justifie Isabelle Mouries, responsable communication/marketing. L’année dernière, l’entreprise a entrepris une démarche de certification Iso 20121 pour valoriser sa RSE dans ses activités événementielles. « Dans ce cadre, nous avons été amenés à améliorer nos process : on travaille en amélioration continue ». Pour agir dans le domaine social, elle a noué un partenariat avec le groupe Ares: « on propose à nos clients d’abonder de 10 centimes d’euro chaque couvert et on double la mise. Chaque année, on reverse à Ares l’intégralité de la somme. »
Sur la partie environnementale, elle évite le gaspillage alimentaire en amont grâce à un grammage précis de la production et en aval via un partenariat avec la start-up Phenix pour redistribuer les biens alimentaires non consommés à des associations locales. « Nous réutilisons également les chutes de produits pour notre restaurant d’entreprise » ajoute Isabelle Mouries.
De son côté, l’entreprise de transport Cetup porte depuis sa création en 1988 plusieurs valeurs fortes en lien avec les objectifs de développement durable. Elle a notamment fait le choix d’une technologie non polluante pour sa flotte automobile. Dès 1992, elle a acheté le premier véhicule décarboné qui fonctionne au gaz. Aujourd’hui l’ensemble de son parc roule à l’hydrogène et au bioéthanol. « Tous les véhicules sont de dernière génération pour minimiser notre empreinte carbone » explique Laurence Capossele, cofondatrice et codirigeante de l’entreprise. Mais au-delà de son impact environnemental, l’entreprise actionne également un volet sociétal en soutenant par exemple Action Santé Femmes qui accompagne et encourage les jeunes filles de Madagascar à faire des études.
Développement durable : un moyen de se différencier
Chez Fleur de Mets, l’impulsion a été donnée en 2014 par le président fondateur de l’entreprise, « pour prévenir les cahiers des charges de nos donneurs d’ordre qui sont de plus en plus exigeants en termes de développement durable. S’il n’y a pas de marche forcée, prendre ce virage paraît inévitable » insiste Isabelle Mouries. L’entreprise espère ainsi faire la différence lors des appels d’offres.
Pour Cetup, qui évolue sur un secteur moins mature sur le sujet, les bénéfices sont ailleurs : « On donne du sens à nos salariés que l’on espère ainsi plus engagés et plus fidèles. On réduit ainsi le turnover et c’est un moyen d’attirer de nouveaux talents » se félicite Laurence Capossele.
Mais la démarche est parfois difficile à faire appliquer au quotidien : « Il faut faire un vrai travail de pédagogie et de communication au sein de l’entreprise pour que les salariés s’approprient la démarche et la diffuse. Et s’y reprendre à plusieurs fois car il peut y avoir de la résistance au changement » soutient Isabelle Mouries. Pour faire évoluer les mentalités, Cetup a reproduit les 17 ODD de l’ONU via une grande fresque au sein de ses bureaux.
Charlotte de Saintignon
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire.
Commentaires