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Les PME françaises et l’économie mondiale, même pas peur
Fin 2018, les dirigeants de PME français ont réaffirmé leur confiance dans l’économie mondiale, selon le dernier baromètre Global SME Pulse publié en mars dernier.
Selon le 3ème baromètre Global SME Pulse d’Oxford Economics pour American Express, 57 % des dirigeants de PME français ont déclaré fin 2018 être optimistes vis-à-vis de l’économie mondiale 2019. Pourtant, en sus d’importants retentissements économiques (comme le Brexit par exemple), un certain pessimisme teintait déjà fin 2018 les perspectives 2019 des grandes institutions économiques. Ceci explique peut-être cela, la confiance accordée par les PME n’est pas aveugle : l’emprunt ne fait plus florès et l’incertitude économique et politique s’intensifie. Surtout, les craintes domestiques prévalent sur l’état de santé de l’économie mondiale.
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Économie mondiale : des PME confiantes, à rebours des conjectures
Depuis trois ans, le niveau de confiance dans l’économie mondiale des dirigeants de PME français explose. Il est passé de 3 % en 2016 à 57 % en 2018 en passant par 41 % en 2017. Le vieux continent partage l’engouement : 53 % des patrons allemands sont confiants en 2018 (contre 27 % en 2017), tout comme 62 % des dirigeants britanniques (57 % fin 2017). Le récent remue-ménage politique (Brexit, élections présidentielles américaines et françaises, élections fédérales allemandes, etc.), qui aurait pu répandre l’incertitude, ne semble pas impacter outre mesure ce regain d’optimisme (cf. infographie).
Or, si le plein de confiance dans l’économie mondiale emmagasiné en 2017 peut s’expliquer par une forte croissance du PIB réel en 2016 (cf. ci-dessous), rien ne justifie qu’à fin 2018 les PME tiennent la dragée haute. Dès mai 2018, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) alertait sur le risque d’un « coup de moins bien ». « Un an plus tard, la dynamique économique mondiale s’est considérablement essoufflée et la croissance devrait rester en berne, sur fond de persistance des tensions commerciales. », constatait alors Laurence Boone, Cheffe économiste de l’OCDE, en mai dernier.
Qu’à cela ne tienne, les marchés domestiques et les changements politiques ont remplacé les marchés à l’export comme source principale d’inquiétude (69 % des dirigeants PME s’inquiétaient des marchés à l’export en 2016, contre seulement 10 % en 2017). À noter toutefois, outre une croissance de la confiance qui ralentit, les craintes suscitées par les marchés à l’export repartent à la hausse (22 % en 2018).
Économie mondiale : des PME confiantes mais prudentes
Si l’optimisme est de rigueur, la prudence est de mise. L’incertitude économique en France (65 % contre 53 % l’année précédente) et les changements politiques et réglementaires (64 % contre 56 % en 2017) inquiètent davantage les dirigeants de PME français. Même craintes à l’échelle mondiale : les dirigeants se méfient de l’incertitude économique dans leur marché (63 %). Ils restent sur le qui-vive quant aux changements politiques et réglementaires à venir (65 %).
Également, la confiance des PME françaises dans l’économie mondiale n’empêche pas ces dernières de miser sur un ralentissement de la croissance de leur chiffre d’affaires (+ 4,8 % contre + 6,1 % en 2017) et de leurs bénéfices (+ 5,1 % contre + 4,8 %). À cet égard, elles entendent assurer leur performance financière via des gains de productivité (35 % d’entre eux), avant d’étendre leur part de marchés (22 %). Les français sont les plus ambitieux (+ 4 % de croissance souhaitée), après les britanniques (+ 4,3 %) et les espagnols (+ 4,1 %).
Enfin, les dirigeants de PME français sont de moins en moins enclins à financer leur croissance avec de l’emprunt (64 % contre 87 % en 2017) et préfèrent utiliser leur trésorerie (89 % contre 47 % en 2017). « À titre d’exemple, près d’un dirigeant de PME sur deux confie privilégier des solutions de financement flexibles comme source principale de financement pour le futur », avance Pierre-François Brézès. À noter, la cyber-menace prend sérieusement place au rang des préoccupations (29 % contre 3 % en 2017).
Matthieu Barry
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