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Le ministère du Travail trace le profil des créateurs d’entreprise
Quel est le profil des créateurs d’entreprise ? La Dares tente de cerner la question dans sa dernière étude statistique.
La Dares, service des statistiques du ministère du Travail, publie une étude portant sur les créateurs d’entreprise de 2006 à 2014[*]. Contrairement aux idées reçues, beaucoup de primo-créateurs ne sont pas diplômés. Ils sont toujours aussi gourmands en aides publiques mais sollicitent de moins en moins d’accompagnement. Ils rencontrent toujours des difficultés et créent de plus en plus de petits projets.
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En 2014 comme en 2006, 70 % des créateurs d’entreprise ont connu au moins une difficulté au moment de la création de leur entreprise. Parmi les principales difficultés relevées, les créateurs mentionnent :
- la méconnaissance du monde de l’entreprise (obtention de clients, fixation des prix…) ;
- les relations avec les financeurs (obtention de financements ou de découverts…) ;
- les problèmes administratifs ;
- la solitude.
De leur côté, si les auto-entrepreneurs ont 70 % de chances en plus que les créateurs d’entreprise classiques de ne pas rencontrer de difficultés administratives, ils déclarent en revanche d’autres difficultés, comme celle d’obtenir des conseils pour se lancer ou la méconnaissance de la législation. « En dépit de la mise en place du statut d’auto-entrepreneur, la part des difficultés pour les créateurs d’entreprise reste la même. Certains problèmes persistent et de nouveaux émergent », relève Oriol Boum Galiana, auteur de l’étude de la Dares.
Plus de la moitié des primo-créateurs d’entreprise sans diplôme du supérieur
Suite au lancement du statut d’auto-entrepreneur en 2009, les créations d’entreprises sont passées de 330 000 en 2008 à 580 000 en 2009. Le portrait-robot de ces nouveaux entrepreneurs : des hommes entre 25 et 49 ans, primo créateurs et sans diplôme du supérieur pour plus de la moitié d’entre eux. Ainsi, 62 % des créateurs sans emploi qui ont reçu des aides ne sont pas diplômés du supérieur et 20 % n’ont aucun diplôme. « On est loin du créateur innovant », souligne Oriol Boum Galiana.
L’étude pointe également la part des créateurs d’entreprise ayant seulement un ou deux clients au démarrage. Celle-ci a doublé entre 2006 et 2014. Même constat pour l’augmentation des petits projets, dotés de moins de 2 000 € de capital au démarrage : leur part a plus que doublé entre 2006 et 2014. C’est le cas en 2014 de 79 % des auto-entrepreneurs qui ont tendance à créer des projets plus petits, contre 29 % des créateurs classiques. « Plus le capital au démarrage est faible, plus les chances de réussite sont faibles » consent Oriol Boum Galiana.
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Les créateurs d’entreprise sollicitent toujours les aides publiques mais demandent moins d’accompagnement
« Les aides contribuent à augmenter le capital de départ et participent de manière indirecte à la survie des entreprises » poursuit l’auteur de l’étude. Pour réaliser leur projet, les créateurs d’entreprise bénéficient d’un accompagnement dispensé par des associations comme l’Adie, France Active, Réseau Entreprendre ou Initiative France. Mais là encore, l’étude constate que l’accompagnement a chuté ces dernières années, passant de 60 % de créateurs accompagnés en 2006 à 41 % en 2014.
Autre soutien possible, financier cette fois-ci : les aides publiques. Parmi les dispositifs nationaux pour les personnes sans emploi au moment de la création :
- l’Accre (aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprises) ;
- l’Arce (aide à la reprise ou la création d’entreprises) ;
- le Nacre (Nouvel accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise).
A contrario, ces aides publiques ont bondi entre 2006 et 2010 : le nombre de créateurs d’entreprise en ayant perçu a été multiplié par trois, boostées par l’Accre, qui n’est plus soumise à examen des dossiers depuis 2007.
[*] Dares Analyses, n° 2019-026, « Les créateurs d’entreprise : quels profils, quel accompagnement et quelles difficultés à la création ? », juin 2019.
Charlotte de Saintignon
Marie-Aude Grimont
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