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Financement : les demandes concernent surtout la trésorerie

Le financement reste un point de douleur et de stress pour les PME. La majorité d’entre elles (59%) ont besoin de financer leur trésorerie. La nouvelle plateforme Scopfi lancée par Altares « matche » en temps réel les demandes des entreprises avec les critères d’éligibilité des financeurs.

Financement : les demandes concernent surtout la trésorerie

« Un boulanger de l’Est de la France qui vient de reprendre un fonds de commerce et qui n’a pas la trésorerie pour acheter de la farine bio à un moulin de la Beauce ; une personne qui se lance dans le transport de passagers et n’a pas les fonds pour acheter le véhicule qui va être son outil de travail… » Des exemples comme ceux-là, Etienne Veauvy, Product Owner de Scopfi, en a beaucoup. La startup fintech lancée par Altares est une plateforme de rencontre entre prêteurs et entreprises. Selon elle, 59% des demandes de financement concernent la trésorerie, contre 41% des besoins en investissement. C’est ce que révèle le premier baromètre Scopfi dédié aux demandes d’investissement réalisé à partir d’un échantillon représentatif de 100 entreprises françaises, soit les 100 premiers inscrits sur le site. « Il y a une demande forte des créateurs/repreneurs. Or une entreprise qui n’a qu’un simple business model validé par son expert-comptable a moins de chances d’être financée que celle qui a déjà un premier bilan, fait remarquer Etienne Veauvy. La plupart de nos partenaires financeurs demandent un minimum de 3 ans d’exercice. »

Plus de besoins à 10 ans d’existence

Mais ce ne sont pas seulement les très jeunes sociétés qui sont les plus demandeuses de financement. Les entreprises de plus de 10 ans sont en première ligne avec plus de 26% de représentativité, juste devant celles ayant entre 3 et 5 ans d’existence avec plus de 23%. A la troisième place se trouvent les sociétés ayant entre 6 et 10 ans (20%). Celles en création ou n’ayant que deux ans d’existence obtiennent 12% de représentativité, des créateurs en B to B qui n’ont pas de premier bilan mais déjà une activité économique. Pour pouvoir répondre à tous les créateurs et repreneurs qui lancent leur activité et qui ne sont donc pas intégrés au baromètre, Scopfi est en train de démarcher les partenaires adéquats. Le profil type des entreprises référencées ? Plus de 3 ans d’existence avec 1 ou 2 salariés, ayant des besoins de trésorerie et dont le chiffre d’affaires moyen est de 1,3 M€. « Beaucoup d’entreprises tombent en défaillance parce qu’elles n’obtiennent pas leur financement dans les temps. » Selon la Banque de France,  100 000 demandes de financement par an font l’objet de délais trop longs, mettant ainsi les entreprises demandeuses en danger. Les buts de Scopfi, d’une part offrir gratuitement à toutes les PME/TPE et aux jeunes entreprises en création ou en reprise une palette d’offre de financements traditionnels et alternatifs pour lesquelles elles seraient éligibles et d’autre part maximiser leurs chances d’obtention de financement. Avec une promesse, celle d’obtenir des accords de principe en 48 heures. « Si pour un crédit bancaire, les délais moyens sont d’environ 2 mois, lorsqu’il s’agit de crowdlending, les entreprises peuvent obtenir les fonds en une vingtaine de jours ouvrés » assure Etienne Veauvy.

Véritable phénomène d’autocensure

La start-up, qui propose actuellement une trentaine d’offres de financement, intègre des acteurs traditionnels mais privilégie également de nouveaux financeurs, soit spécialisés par secteur, soit pour un type d’entreprise en particulier, comme celles en défaillance par exemple, pour pouvoir à terme répondre aux besoins de toutes les TPE/PME. Dans le top 10 des secteurs les plus demandeurs, le commerce de détail, qui arrive à la première place avec 19% de représentativité, suivi par la restauration (11%). La taille des entreprises semble également influencer les besoins et donc les demandes de financement. Ainsi, 50% des sociétés demandeuses n’ont qu’1 ou 2 salariés. Celles qui n’ont pas de salariés arrivent en deuxième position (22%), juste devant celles ayant 3 à 5 salariés (13%) et celles de 10 à 19 salariés (6%). « Cette tendance reflète parfaitement le cœur des entreprises éligibles au financement mais qui sont soit à l’affût de nouvelles solutions de financement plus adaptées à leur besoin, soit qui boycottent leur banque par manque de réactivité. Elles sont 64 000 à s’autocensurer auprès de leur banque chaque année alors qu’elles seraient éligibles. Le problème est qu’elles assimilent encore trop souvent le financement à quelque chose de pénible » regrette Etienne Veauvy. Nous sommes justement là pour les accompagner. »

 

*Baromètre décembre 2016 des besoins en financement des entreprises par Scopfi auprès de 100 sociétés françaises entre le 21 novembre et le 31 décembre 2016

 

Charlotte de Saintignon

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