Les entreprises de proximité embauchent autant que faire se peut

La tendance se confirme et il y a de quoi se réjouir. Les entreprises de proximité sont plus nombreuses à avoir embauché au 1^er semestre 2019 qu’un an auparavant (18 % contre 16 %), selon le baromètre de l’embauche de l’Union des entreprises de proximité (U2P) [*] publié ce mardi. Les artisans, commerçants et professions libérales ont recruté en moyenne 1,9 salariés par entreprise contre seulement 1,4 l’année dernière. Et le second semestre s’annonce sous les mêmes auspices avec des intentions d’embauche globalement stables (11 %). Seule ombre au tableau : des problèmes de recrutement croissants. « Alors que les signes d’une reprise de l’activité se confirment, le développement des entreprises de proximité est freiné par les difficultés d’embauche », regrette Alain Griset, président de l’U2P.

L’hôtellerie-restauration au top, le bâtiment dans le dur

Hormis le bâtiment (11 % contre 13 %) et les professions libérales de la santé (7 % contre 9 %) qui affichent une balance négative, tous les secteurs ont accru leurs effectifs en 2019. L’hôtellerie-restauration (33 % contre 25 %) ainsi que les travaux publics (35 % contre 24 %) se démarquent. Une belle progression est également à noter dans le domaine du droit côté professions libérales (23 % contre 14 %).

Signe que l’activité repart à la hausse, la part d’entreprise justifiant la non-embauche par une stagnation ou une baisse de l’activité est en recul (23 % contre 26 %). L’optimisme est de rigueur pour le second semestre. C’est dans l’hôtellerie-restauration (19 %), l’artisanat de l’alimentation (20 %) et l’artisanat des travaux publics (18 %) que les employeurs sont les plus nombreux à anticiper une augmentation de leurs effectifs.

Tout en espérant le meilleur, les entreprises de proximité se préparent toutefois au pire. Même si les CDI restent les contrats les plus répandus (47 % contre 45 % pour les CDD en 2019), ils sont moins plébiscités que l’an dernier (47 % contre 54 %). À l’inverse, la part de CDD augmente de 4 points (45 % contre 41 %) et celle des contrats d’apprentissages ou de professionnalisation de 3 points (8 % contre 5 %).

• Les artisans du BTP peinent encore à recruter

Les problèmes de recrutement s’intensifient

Revers de la médaille, le retour à l’embauche met en lumière les difficultés de recrutement. 30 % des entreprises de proximité contre 23 % il y a un an déclarent avoir rencontré des difficultés à recruter. Près de la moitié de l’hôtellerie-restauration ont connu des soucis (42 %). Il en va de même pour les entreprises de l’artisanat des services et de l’artisanat de l’alimentation (38 %).

L’inadéquation des profils des candidats et le manque de compétence (65 %) est davantage  citée par les sondés que le manque de candidature (57 %). Un problème qui ne date pas d’hier. Une note de conjecture de l’Insee publiée en décembre notait dans l’artisanat du bâtiment que l’indisponibilité de main-d’œuvre compétente était devenue depuis 2017 le premier frein au recrutement.

Même son de cloche du côté du baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab / Rexecode sur la trésorerie, l’investissement et la croissance des PME de mai dernier qui pointait du doigt la difficulté pour les petites entreprises de trouver le candidat « adapté » (83 % en 2019 contre 77 % en 2018). « Les besoins de main d’œuvre sont pourtant là ! Il est crucial que les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et Pôle emploi apportent rapidement une réponse aux difficultés de recrutement des petites entreprises », se lasse Alain Griset.

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Matthieu Barry

[*] Enquête réalisée par l’Institut I+C–Xerfi pour l’U2P auprès d’un panel de 6 200 entreprises largement représentatif des secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales.