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Le retard de paiement des entreprises baisse en 2016
Véritable bête noire des petites et moyennes entreprises, les retards de paiement ont légèrement baissé en 2016. Une régression qui n’est pourtant pas assez marquée pour améliorer la situation des petits patrons.
En France, le retard de paiement n’est plus que de 12 jours en 2016 contre 21 jours il y a 6 ans. C’est ce que dévoile le rapport annuel de l’observatoire des délais de paiements remis au ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin le 22 mars 2017. Selon la loi de 2009, une société doit payer ses fournisseurs ou un service dans les 60 jours. Mais d’après les chiffres d’Altares annoncés dans le rapport, le délai de paiement moyen est de 71,6 jours.L’État joue les bons élèves : il rétribue ses prestataires sous 18,3 jours en moyenne et sous 24,5 jours pour une commande publique. Des données que réfutent 40% des TPE interrogées qui confient être payées par l’État et les grandes entreprises au-delà de 60 jours.
L’État et les grandes entreprises mauvais payeurs pour les TPE et PME
Codinf, le comité de « défense de la loyauté des transactions commerciales » conclut, après enquête, que plus les sociétés sont de petite taille, plus elles sont sujettes à des retards de paiement de la part de leurs clients. Ces retards sont stables sur un an pour 52% d’entre elles mais 40% des TPE affirment qu’ils ne font qu’augmenter. Lors des paiements interentreprises, les TPE reconnaissent que leurs consœurs de petite taille les paient, pour 86% d’entre elles, en moins de 60 jours. Ce sont les grandes entreprises qui accusent des retards, même lorsqu’elles traitent avec des PME. Ces dernières sont, en effet, rémunérées en moyenne entre 31 et 60 jours exception faite des grandes entreprises et de l’État qui les rétribuent en retard dans 47% et 43% des cas.
Michel Sapin a annoncé faire des retards de paiement l’une de ses principales batailles pour améliorer le système économique du pays : « ce travail approfondi sur les délais de paiements est essentiel pour améliorer le financement des entreprises, notamment des TPE-PME qui peuvent avoir des difficultés de trésorerie, estime-t-il. Les résultats sont encourageants ; la lutte contre les retards de paiement doit se poursuivre ».
Les TPE qui paient en retard sont plus susceptibles de faire faillite
En effet, la relation entre retards de paiement et problèmes de trésorerie n’est plus à prouver. Et ce ne sont pas uniquement les TPE rémunérées en retard qui sont en danger. Altares explique que les entreprises qui paient leurs fournisseurs tardivement ont beaucoup plus de risques de connaître une défaillance et, ce, dès les premiers jours de retard. Le risque ne fait ensuite que s’accroître avec une menace trois fois plus forte après 20 jours de retard, qui est ensuite multipliée par sept après 30 jours.
Pour lutter contre l’allongement des délais de paiement, le gouvernement a effectué plus de 2500 contrôles en 2016 et a constaté plus de 17% d’anomalies, un taux plus bas qu’en 2015. Ainsi, 228 procédures ont été lancées, représentant environ 10,9 millions d’euros. L’enquête du Codinf confirme que seulement 1,1% des PME et 0,7% des grandes entreprises paient de leur plein gré des pénalités lorsqu’elles rémunèrent leurs prestataires en retard. Seulement un fournisseur sur dix réclame cette compensation et lorsqu’il le fait la demande est ignorée dans 50% des cas.
Melissa Carles
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