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La traque du gaspillage, c'est aussi possible au bureau
Comment réduire les impacts environnementaux des activités de bureau? L'Ademe a enquêté et dans un guide d'une trentaine de pages, elle restitue ses données tout en proposant les bons gestes pour devenir un écocitoyen, même au travail. Parmi les principaux suspects : la machine à café, les dosettes et les gobelets. Les multiprises sont en revanche mises hors de cause.
6600 km. C’est la distance parcourue en moyenne chaque année par une personne pour se rendre à son bureau. C’est aussi un Paris-New Delhi. Et l’émission d’environ 1,4 tonne de CO2 par personne. Le déplacement professionnel ou le trajet entre le domicile et le travail est le premier poste d’émission de gaz à effet de serre des activités de bureau. Et la majorité de la population active (60%) y contribue. Les transports n’ont cependant pas tous le même impact : le bus émet 2 fois moins de gaz à effet de serre et le train jusqu’à 30 fois moins que la voiture ou l’avion, par personne transportée. Ce qui peut induire la voie à choisir.
Du bon sens
Dans un guide d’une trentaine de pages, l’Ademe tente justement de montrer les pistes à emprunter pour devenir un « écocitoyen » au bureau. Avec de nombreux chiffres et des encadrés pratiques qui apportent parfois des orientations nouvelles. Sur le volet des déplacements, c’est le bon sens que l’agence plébiscite : outre les transports en commun et le co-voiturage dont le premier organisateur est l’entreprise (43%), elle suggère ainsi de privilégier les véritables urgences en matière de livraisons motorisées et de recours à des coursiers. Par exemple, la livraison des sushis, à midi, est-ce bien raisonnable?
Le miracle des multiprises
Le bureau, c’est aussi plus de 175 millions de m2 de bâtiments qui consomment 275 kWhEP / m2.an, dont 56 % pour le chauffage et 32 % pour les usages spécifiques de l’électricité. Aussi, l’Ademe préconise de préférer à l’ordinateur fixe, le portable qui consomme 50 à 80% de moins d’énergie, d’opter avec discernement pour le mode veille qui utilise 20 à 40% de sa consommation en marche. Bref, autant l’arrêter dès que possible. D’autant plus, que la plupart des ordinateurs continuent à consommer, même à l’arrêt. Un remède selon l’Ademe : l’usage de multiprises à interrupteur permet de supprimer cette consommation inutile. Les économiseurs d’énergie, à ne pas confondre avec les économiseurs d’écran destinés avant tout à prolonger leur durée de vie, peuvent aussi assurer des économies conséquentes quand l’ordinateur est en mode veille.
80 kg de papier consommé par personne
Traquer le gaspillage passe aussi par les courriels : limiter le nombre de destinataires, le temps de lecture à l’écran, le nombre de documents en pièce jointe et le stockage de pièces jointes diminue leur impact environnemental. Le papier est aussi encore trop largement consommé : il reste le premier consommable utilisé au bureau avec 80 kg de papier consommé par personne et par an, c’est-à-dire l’équivalent de 30 ramettes. Il représente les 3/4 du tonnage des déchets produits. Utiliser moins de papier et mieux le choisir en privilégiant les écolabels, c’est faisable, rappelle l’Ademe.
Les thermostats à 19°C
La sobriété énergétique n’empêche pas le confort. Régler le thermostat du radiateur à 19°C est la bonne option. Passer de 20 à 19°C permet en effet d’économiser 7% de la consommation de chauffage. L’été, si la climatisation est vraiment nécessaire, il est préférable de la régler à 4°C en-dessous de la température extérieure. Ou de fermer stores et volets pour conserver la chaleur. Autre source d’économie possible : l’eau. Une entreprise d’une centaine de personnes en consomme 2 000 à 5 000 m3 par an, pour un coût pouvant varier entre 6 000 et 15 000 €. Donc, autant bien fermer les robinets après usage et proposer l’utilisation d’économiseurs d’eau.
En finir avec les dosettes et les gobelets
Les activités de bureau produisent par ailleurs chaque année 2,4 millions de tonnes de déchets. En France, un salarié du tertiaire en produit en moyenne 120 à 140 kg par an. Pour commencer, l’Ademe suggère ainsi d’en finir avec les gobelets et les dosettes : elle propose d’opter pour la tasse, lavable et réutilisable, et les grands conditionnements pour le café, le sucre voire les biscuits. Le tri des déchets doit aussi être réalisé, avec des consignes simples et un dispositif déjà existant plutôt que d’en créer un spécifique. Même les gestes les plus modestes, rappelle enfin l’Ademe, peuvent avoir une influence dans la réduction des impacts environnementaux de la vie de bureau.
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