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Le commerce coopératif associé regroupe 32 600 entrepreneurs en 2016
La fédération du Commerce Associé (FCA) a dévoilé, ce mercredi 26 avril 2017, le bilan 2016 du commerce coopératif. Le réseau encore peu connu révèle ses « propositions d’avenir » destinées au futur Président pour booster le développement des TPE.
Le commerce coopératif associé (CCA) se fait discret dans le paysage médiatique. Pourtant, ce système regroupe un grand nombre de TPE/PME. « Le chiffre d’affaires de la FCA (Fédération du Commerce Associé) est de 150 milliards d’euros en 2016, ce qui est plus gros que l’aéronautique et l’automobile réunis. Nous regroupons un plus grand nombre d’acteurs mais on entend plus parler de ces deux derniers que du secteur du commerce associé », introduit Éric Plat, président de l’organisation. Cette forme de commerce en réseau est souvent confondue avec la franchise. La différence est qu’en plus de devenir un coopérateur de l’enseigne, le chef d’entreprise se fait aussi actionnaire. Chaque entrepreneur adhérent a un droit de vote pour définir la stratégie de l’enseigne et du réseau. En contrepartie, les commerçants membres versent des cotisations à la coopérative. Le commerce coopératif associé regroupe en France 30 secteurs, 180 enseignes et 97 groupements.
Trois adhérents sur quatre estiment que le groupement leur a permis de résister au contexte économique
Selon les chiffres de la FCA, le taux de survie à trois ans des membres du commerce coopératif associé est de 95%. Celui de l’ensemble des commerces français est de 71%. Selon Éric Plat, ceci s’explique par le fait que « les TPE indépendantes qui se regroupent ont une prise de conscience. Elles s’engagent ensemble pour être plus fortes sur leur marché. » De grandes enseignes ont souscrit au CCA comme Atol, Krys, Hyper U ou encore Netto mais d’autres PME peu connues y trouvent aussi un avantage : en 2016, la croissance de ces commerces est de 2,3% et elle perdure depuis cinq ans.
Malgré tout, la FCA témoigne d’une grosse faiblesse du réseau : la transmission d’entreprises. Avec 40% des chefs d’entreprises membres de l’organisation depuis 20 ans, ce sont autant de commerces qui devront retrouver des repreneurs d’ici 5 ans.
7000 entreprises prospères à transmettre dans les 5 ans à venir
Faciliter la transmission des entreprises est donc une des propositions phares de la FCA au futur gouvernement. L’organisation constate une montée en puissance des salariés repreneurs de la société de leur patron. Elle plébiscite alors que le dispositif Dutreil, qui fait profiter les membres d’une famille d’une exonération de droits de mutation lors d’une reprise au sein du cercle familial, soit étendu aux repreneurs externes. En effet, la famille reprend l’affaire dans seulement 15% des cas selon la FCA.
La suppression de l’ISF PME a impacté le commerce coopératif associé
« Avec un taux de 67% des commerces du CCA qui sont situés en centres-villes, il faut donner aux jeunes entrepreneurs l’opportunité de pouvoir investir, s’inquiète Éric Plat. Des mesures malheureuses comme la suppression de l’ISF PME ont été prises depuis ces cinq dernières années, cassant les bras de leviers de l’économie. » Pour rappel, l’ISF PME, qui permettait aux particuliers de diminuer leur ISF de 75% de leur investissement dans une petite entreprise, a été réformé en 2016 et limité aux «PME innovantes. » L’organisation préconise un retour de l’ISF PME comme il a été créé en 2008 : « quand on lève 1 million d’euros venus de l’ISF, cela génère 280 millions d’aides et de crédits » rappelle le président.
La réforme de l’ISF PME a impacté le commerce coopératif associé où il n’y a pas d’investisseurs extérieurs. « Atol a créé une coopérative financière qui a permis l’implantation de 50 points de ventes, rapporte Éric Plat. La coopérative est alimentée par l’investissement de certains opticiens qui payent l’ISF. À partir du moment où l’on a supprimé la possibilité d’investir une partie de son impôt dans une PME, la coopérative n’a plus fonctionné. »
La FCA demande donc au prochain gouvernement de faire en sorte que les secteurs qui créent de l’emploi reçoivent des investissements. « Ceci est d’autant plus vrai qu’aujourd’hui, dans le secteur du commerce, un emploi créé engendre la création de deux postes en périphérie » conclut le président.
Melissa Carles
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