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Déchets : les entreprises doivent "commencer par faire un diagnostic"
Le volet "prévention" du prochain plan national déchets 2014-2020 vise "au minimum une stabilisation de la production de déchets issus des activités économiques et du BTP d'ici à 2020". Pour le chef du service prévention de l'Ademe, les entreprises doivent comprendre qu'elles paient deux fois la même matière première qu'elles achètent, si elles la gaspillent.
« Une entreprise qui gaspille la matière première qu’elle achète, elle la paie deux fois : une fois en utilisant la ressource et une seconde fois lors du recyclage. Les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, doivent comprendre ceci », insiste Marc Cheverry. Le chef du service prévention et gestion des déchets à l’Ademe invite les entreprises à « commencer par faire un diagnostic sur tous leurs déchets ». En matière de déchets, « la prévention est source de compétitivité pour les entreprises », plaide Bruno Lechevin, président de l’Ademe. En 2012, l’agence a accompagné quarante entreprises volontaires de taille et de secteurs variés : au total, en réduisant ou en recyclant mieux leurs déchets, cela représentait une économie de 1,5 million d’euros par an. Le nouveau plan national déchets 2014-2020 est en cours de finalisation. Mercredi dernier, Caroline Henry, chef du bureau de la qualité écologique des produits au sein du ministère de l’Écologie, a dévoilé les grandes lignes du volet « prévention », lors des rencontres nationales « prévention et planification des déchets » organisées par l’Ademe et le ministère.
Découpler croissance économique et production de déchets
Le plan vise « au minimum une stabilisation de la production de déchets issus des activités économiques (DAE) et du BTP d’ici à 2020 ». « Il faut découpler la production de déchets de la croissance économique », explique Caroline Henry, alors qu’elle venait de faire remarquer qu' »il apparaît que les déchets des activités économiques restent en croissance sur les dernières années ». « On cherche à agir sur tous les leviers », explique Marc Cheverry. Et les entreprises constituent l’un de ces leviers, que cela soit via les filières Rep (responsabilité élargie du producteur) correspondant à leur activité, la conception des produits et services qu’elles mettent sur le marché, ou tout simplement les déchets qu’elles produisent.
« Surtout via une politique d’achats responsable »
La « prévention des déchets des entreprises » est un des treize axes du plan. Le ministère prévoit ainsi que soient élaborées des « chartes d’engagement volontaires des secteurs d’activité pour encourager à la prévention des déchets », mais aussi de « recenser, capitaliser et mettre à disposition les bonnes pratiques en entreprise » et de « mettre en place et diffuser un outil simple de calcul des coûts ». Marc Cheverry est « convaincu que si l’on veut gagner ces batailles, cela ne sera pas par le coercitif ». « Dans les entreprises, c’est surtout via une politique d’achats responsable que cela passe », expose-t-il, citant le choix des produits d’entretien dans des emballages de grosse capacité et évitant les lingettes, ou le choix du matériel de reprographie pour qu’il imprime par défaut en noir & blanc et en recto/verso. « Un autre levier, dans les entreprises, repose sur les employés : les sensibiliser en tant que citoyens pour que ce soit eux qui proposent ensuite des solutions au quotidien, telles que la mise en place du tri », ajoute Marc Cheverry.
Éco-conception et filières Rep
Les entreprises auront un rôle important à jouer, selon le plan prévention, en matière d’économie circulaire. Des éléments qui seront aussi énoncés – et de manière plus forte, a priori – dans le projet de loi pour la transition énergétique. La lutte contre l’obsolescence programmée et l’augmentation de la durée de vie des produits passera, selon le plan, par le fait de rendre la garantie légale plus compréhensible, voire de la rallonger, le développement de l’économie de fonctionnalité (c’est-à-dire, par exemple, développer la location des appareils de nettoyage haute-pression plutôt que de les fabriquer pour la vente). Les filières Rep seront quant à elles « mobilisées au service de la prévention des déchets ». Marc Cheverry explique qu » »il faut inscrire l’éco-conception dans le fonctionnement des filières Rep, pour éviter que les producteurs qui financent la filière paient la même contribution selon qu’ils mettent sur le marché un produit à usage unique et un produit réutilisable ».
Prévention des déchets du BTP |
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Quatrième axe du volet prévention du plan national déchets 2014-2020, le ministère envisage quatre actions visant pour le BTP à :
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