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Freelances : les astuces pour s'installer dans la durée
La table ronde digitale de clôture du salon SME du 11 mars consacré aux freelances intitulée « Comment concilier liberté et performance » donne des clés aux freelances pour bien baliser le terrain, progresser et s’épanouir dans la durée.
Vivre de son expertise, choisir ses clients et ses missions, gérer son temps de travail comme on l’entend, travailler d’où l’on veut, équilibrer vie personnelle et vie professionnelle… Autant de raisons qui amènent un nombre croissant de salariés à devenir freelances. Pour y parvenir, il est d’abord nécessaire de bien détecter son expertise et ses compétences. « Il faut être capable de la proposer et de la partager pour la rendre publique », explique Hélène Diep, présidente de Prium group qui comprend notamment l’entreprise de portage salarial Prium Portage. Marielle Barbe insiste sur l’importance de réussir à « faire émerger la singularité de son offre ». À 55 ans, cette consultante auteur de « Profession slasheur- cumuler les jobs, un métier d’avenir », paru aux éditions Marabout en 2017, met en avant la valeur ajoutée de cette singularité qui fait que « l’on viendra chercher une personne plutôt qu’une autre ».
Valoriser ses soft skills
Pour vendre leurs prestations, les freelances doivent mettre en avant leurs hard skills, ou compétences techniques. Mais pour se faire valoir, ils doivent s’appuyer sur leurs soft skills, ou compétences comportementales. « Il faut développer, comme un sportif qui va développer ses muscles, ces compétences intrinsèques que l’on a tous. Cela permet de mieux se connecter d’humain à humain », explique Jérôme Hoarau, fondateur de Jerome-Hoarau.com, auteur, conférencier et coach international.
Les qualités les plus attendues chez les freelances étant la persévérance et l’autonomie, afin de ne pas rester passifs à attendre que les commandes tombent. « Outre la qualité d’expertise à mettre en avant, ils doivent être en capacité de se porter eux-mêmes, de se vendre et de se former. Il faut produire du contenu, montrer ce que l’on fait pour générer des leads et remplir son pipeline », conseille Antoine van den Broek, fondateur d’Amédée, blog des freelances.
« Assumer le commercial dans la durée s’avère vitale »
Via par exemple du content marketing ou la participation à des conférences. « L’obsession pour la partie commerciale n’est pas forcément dans la nature des freelances, note Xavier de Mazenod, fondateur de Zevillage.net, média pour repenser et transformer le travail. Pourtant, assumer le commercial dans la durée s’avère vitale ».
S’il peut être intéressant pour se faire connaître et acquérir un certain volume d’affaires de passer par une plateforme d’intermédiation, mieux vaut par la suite « ne pas dépendre d’un tiers, se faire sa propre clientèle et acquérir une certaine autonomie », justifie Antoine van den Broek.
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S’assurer une régularité de revenus
La clé pour s’en sortir étant de diversifier ses sources de revenus. Marielle Barbe, « slasheuse » assumée qui jongle entre différents métiers, l’a bien compris. C’est aussi ce qui a sauvé Jérôme Hoarau : « La diversification permet d’augmenter son niveau de résilience. Quand une activité est arrêtée, je peux me reposer sur une autre et compenser. » Mais attention, cette pluriactivité demande une certaine organisation et de l’autodiscipline. Il faut fonctionner par chantier et se fixer des objectifs sur trois mois en termes d’actions et de volume de ventes et voir les avancées.
« Avoir un revenu fixe par exemple via des forfaits permet d’être plus serein et d’investir sur soi-même pour se former dans un nouveau domaine »
Autre difficulté mise en avant, la fixation des prix. Pour ce faire, ils doivent se référer aux tarifs appliqués sur le marché et les adapter à leur séniorité et leur expertise. « Il faut se faire rémunérer à sa juste valeur, ne pas se brader et bien arbitrer sur la limite que l’on ne veut pas dépasser pour ne pas se sentir dégradée », explique Marielle Barbe. Objectif : conserver une certaine « estime de soi » et de son travail et se protéger, commente Jérôme Hoarau.
Pour Antoine van den Broek, même en fixant le bon prix, les freelances ne font que courir d’une mission à l’autre. Pour vivre sereinement, il conseille de réussir à s’assurer des revenus réguliers. « Avoir un revenu fixe par exemple via des forfaits permet d’être plus serein et d’investir sur soi-même pour se former dans un nouveau domaine. » Au-delà de ces capacités au niveau commercial et communication, en tant qu’entrepreneurs, ils doivent également gérer la partie administrative et comptabilité. Pour Xavier de Mazenod, il faut savoir aller chercher de l’aide et du soutien autour de soi. « C’est important, surtout au début car on n’est pas omniscient ».
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Charlotte de Saintignon
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