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Les dirigeants de TPE/PME toujours inquiets
Après un an de crise sanitaire et économique, la dernière enquête CPME révèle que si les chefs d’entreprise sentent les prémices de la reprise, ils demeurent néanmoins inquiets quant à la pérennité de leur entreprise.
« Les chefs d’entreprises sont plutôt optimistes », considérant à 81 % que la reprise économique en France aura un impact significatif sur l’activité de leur entreprise, constate avec satisfaction Stéphanie Pauzat, vice-présidente déléguée de la CPME nationale suite à la dernière enquête de la CPME réalisée auprès de 2 060 dirigeants[*]. « C’est bon signe : ils reprennent espoir et se remettent dans une dynamique positive. Cela signifie qu’ils emmènent leurs équipes et leur projet vers l’avant. » En revanche, une large majorité de chefs d’entreprise (68 %) ne s’attend pas à un retour à la « vie normale », sans restriction sanitaire, avant 2022.
Hausse des prix et difficultés d’approvisionnement
D’autre part, 53 % sont inquiets quant à la pérennité de leur entreprise. Des inquiétudes notamment liées à des nouvelles charges comme la hausse du prix des matières premières, qui a impact non négligeable sur les entreprises. 59 % des entreprises interrogées estiment être pénalisées par cette hausse. Une proportion qui s’élève à 93 % dans le secteur de l’industrie et du BTP. « Le secteur du bâtiment est fortement touché. Les entreprises qui ont signé des contrats et appels d’offres il y a plusieurs mois à un certain prix se retrouvent avec ces hausses qu’elles ne peuvent répercuter dans leur intégralité. Elles vont devoir grignoter sur leurs marges. À voir ce qu’il en sera pour les marchés à venir », relève Stéphanie Pauzat. Pour l’heure, 45 % déclarent ainsi ne pas répercuter cette augmentation sur leurs prix de vente.
Autre phénomène, les difficultés d’approvisionnement dues aux ruptures de matières premières ou d’objets finis qui s’avèrent problématiques pour près d’une entreprise sur trois. Un chiffre qui grimpe là encore à 69 % dans l’industrie et de la construction. « J’ai voulu acheter un utilitaire neuf chez un concessionnaire et l’on m’a annoncé que je ne pourrais pas l’avoir avant novembre prochain », relate la vice-présidente, également à la tête du groupe Mileclair spécialisé dans le nettoyage de locaux. En cause, l’arrêt des entreprises l’an dernier qui a créé une inertie et un manque d’approvisionnement dans certains secteurs. « Nous avons peur que cela freine l’élan de la reprise. »
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Niveaux d’endettement élevés
Autre sujet d’inquiétude, le niveau d’endettement des entreprises et les difficultés de remboursement. Les entreprises se sont endettées avec les divers reports de charges et de loyers, les PGE et autres prêts de trésorerie traditionnels qu’elles ont contracté. « Les chefs d’entreprise sont inquiets de ne pas retrouver un niveau d’activité suffisant rapidement pour faire face et couvrir les dettes qui se sont accumulées pendant la crise », explique la vice-présidente. Un tiers d’entre eux fait part d’une hausse de l’endettement de son entreprise au premier trimestre. De fait, quatre dirigeants sur dix estiment qu’un renforcement de la trésorerie est nécessaire pour amorcer la reprise.
D’où l’idée avancée par la CPME de créer un prêt de consolidation. Dans la mesure où les entreprises étaient viables avant la crise, l’idée est de regrouper les dettes et d’étaler leur remboursement sur une durée plus longue de dix ans. « Ces mensualités moins élevées vont donner une bouffée d’oxygène supplémentaire aux entreprises. Et qui dit bouffée d’oxygène dit possibilité d’investir et de recruter du personnel supplémentaire », soutient Stéphanie Pauzat. En ce sens, les 70 % restants du plan de relance devraient contribuer à la reprise « s’ils irriguent prioritairement les TPE/PME » avertit-elle.
[*] Enquête de la CPME réalisée auprès de 2 060 dirigeants de TPE/PME entre le 29 avril et le 7 mai 2021
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Charlotte de Saintignon
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