Le Smic augmentera automatiquement le 1er mai 2022

Toujours pas de « coup de pouce ». Alors que l’inflation poursuit sa folle ascension (+ 4,5 % en mars), le gouvernement s’en tient à la disposition du code du Travail qui relève automatiquement le Smic en proportion. Après des revalorisations de + 2,2 % en octobre 2021 et de + 0,9 % en janvier 2022, le Smic va ainsi augmenter de + 2,65 % au 1^er mai 2022. Une hausse correspondant à celle de l’inflation (hors tabac) enregistrée par l’Insee entre novembre 2021 et mars 2022 pour les 20 % des ménages les plus modestes.

1 300 € nets par mois

Actuellement de 1 603,12 € brut par mois pour une personne à temps plein, le Smic sera de 1 645,58 € à compter du 1^er mai 2022. Le Smic horaire brut passera de 10,57 € à 10,85 € et le Smic mensuel net, de 1 269 € à 1 302,64 €. Soit une augmentation d’environ 34 €.

« Sur un an (de mai 2021 à mai 2022), le Smic aura donc augmenté de 5,9 %, soit 91 € brut par mois (72 € net) ; il sera passé de 1230,60 € à 1302,64 € net », précise le ministère du Travail dans un communiqué. Selon la Dares, la hausse du Smic en janvier 2021 a bénéficié à plus de 2 millions de salariés (12 % des salariés, 27 % des salariés à temp partiel).

Lire aussi Le Smic revalorisé de 2,2 % en raison de l’inflation en octobre

Pas de « coup de pouce » en vue

Ni le candidat Emmanuel Macron, ni la candidate Marine Le Pen, tous deux qualifiés au second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, ne prévoit dans son programme d’apporter un « coup de pouce » à la revalorisation automatique du Smic (cf. notre infographie). Le premier souhaite tripler sa prime éponyme, la seconde préfère exonérer de cotisations patronales la hausse de salaire de 10 % décidée par les employeurs (jusqu’à 3 Smic). Aucune hausse supplémentaire à la revalorisation mécanique n’a eu lieu depuis juillet 2012, sous la présidence Hollande.

Dans son 14^ème rapport publié en décembre 2021, le groupe d’experts sur le Smic s’est une nouvelle fois prononcé contre tout coup de pouce afin de « prioriser la consolidation des fortes créations d’emploi récentes par rapport aux gains de pouvoir d’achat salarial ». Il propose même de revoir à la baisse le mécanisme d’indexation automatique pour conférer « une responsabilité accrue aux pouvoir publics qui pourraient ainsi mieux articuler les évolutions du SMIC avec celles du marché du travail et des dispositifs de lutte contre la pauvreté laborieuse ».

Lire aussi Indemnité inflation : un téléservice est mis en place pour les « oubliés » du versement

Minimum pas syndical

A contrario, plusieurs syndicats estiment que la revalorisation automatique est insuffisante. « Sans doute les gouvernants pensent-ils qu’on peut vivre décemment avec 1 603 € bruts, payer ses dépenses contraintes, s’autoriser des loisirs en famille, tout cela avec une inflation galopante ? », s’agace la CGT qui appelle dans un communiqué à porter le Smic à 2 000 € bruts.

Même son de cloche du côté de l’Unsa qui revendique une augmentation du Smic de 10 % pour « donner du souffle aux ménages » et « enclencher une dynamique de négociations salariales dans les entreprises et les branches afin de réévaluer les minima conventionnels et les salaires effectifs ».

Lire aussi Un dirigeant de TPE/PME sur deux prévoit d’augmenter les salaires cette année

Matthieu Barry