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L’OCDE au chevet des entrepreneurs
Les 27 et 28 juin se tient une réunion ministérielle de l’OCDE, dédiée aux PME et l’entrepreneuriat sur le thème « Gérer les chocs et les transitions : adapter les politiques à l’égard des PME et de l’entrepreneuriat aux Défis de demain ». L’organisation internationale va réunir 29 ministres dédiés aux PME et à l’entrepreneuriat à Bercy.
« Il y a longtemps que les PME n’ont pas été à l’honneur de l’OCDE », remarque le cabinet d’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. Pendant deux jours, les 29 ministres présents à Bercy vont évoquer leurs problématiques lors d’une réunion ministérielle de l’OCDE dédiée aux PME et l’entrepreneuriat.
Ce comité, organisé à l’initiative d’Olivia Grégoire, de son homologue néo-zélandaise Ginny Andersen, également président de cette réunion ministérielle et d’Ulrik Vestergaard Knudsen, secrétaire général adjoint de l’OCDE, abordera différents thématiques. Notamment la résilience des PME et des entrepreneurs face aux différentes crises et chocs, leur contribution à la transition numérique et écologique et la santé mentale des entrepreneurs et des dirigeants de TPE/PME.
70 % des entrepreneurs en souffrance
Après plusieurs années de crise, l’organisation de coopération et de développement économique souhaite ainsi faire le point sur leur situation psychologique. « La santé mentale est une problématique sur laquelle le gouvernement est particulièrement mobilisé », assure l’entourage de la ministre. Olivia Grégoire ayant été elle-même entrepreneure, « elle a à cœur de traiter ce sujet au niveau européen et de l’OCDE ». Les dernières enquêtes faisant état d’un état mental dégradé.
Ainsi, selon la Fondation MMA*, les entrepreneurs sont 70 % à se déclarer durement impactés par le stress (environ 70 %) et la surcharge de travail. Pour le cabinet, « tout entrepreneur est confronté à des échecs comme à des succès et doit y être préparé », citant « les soucis et les tracas » qu’ils peuvent rencontrer, étant entre autres « confrontés aux problématiques de délais de paiement et de rebond en cas d’échec ».
Bercy œuvre ainsi pour permettre à chaque dirigeant qui fait face à des difficultés d’être accompagné, en s’appuyant notamment sur le Portail du Rebond. Ce portail, composé de bénévoles, d’anciens entrepreneurs, d’anciens juges du tribunal de commerce, de coachs et de psychologues, regroupe quatre associations – Second souffle, 60 000 Rebonds, Re-créer et l’association Amarok. Il vise à aider les très petites entreprises et entrepreneurs individuels à rebondir lorsqu’ils connaissent ou ont connu des difficultés.
Son objectif, « apporter aux dirigeants écoute, conseils économiques et financiers et les informer sur les différentes procédures ». Le portail vise également à faire évoluer le rapport à l’échec en France et à lever les freins à la culture entrepreneuriale. « C’est l’occasion de pouvoir présenter l’écosystème d’accompagnement en France et la pertinence de son action reconnue au niveau européen ».
Autre structure d’aide psychologique française qui sera mise en avant, le réseau Apesa – Aide Psychologique pour les Entrepreneurs en Souffrance Aiguë – crée en 2013 par le greffier au tribunal de commerce de Saintes Marc Binnié et par Jean-Luc Douillard, psychologue clinicien. Il permet à tout chef d’entreprise qui en éprouve le besoin de bénéficier d’une prise en charge psychologique rapide, gratuite, confidentielle et de proximité par des psychologues spécialisés.
Des normes « bureaucratiques »
Autre sujet phare du comité sur les PME et l’entrepreneuriat, les normes. « Elles doivent se faire en bonne intelligence avec les petites entreprises », assure-t-on au sein du cabinet d’Olivia Grégoire. « Certaines portent les dirigeants et d’autres les freinent », reconnaît-il et peuvent être perçues comme « bureaucratiques ». En ce sens, le comité va chercher à déterminer celles qui sont considérées comme des freins au niveau national, européen et international.
« Il y a une volonté du gouvernement d’être à l’écoute de ces normes, de les identifier et de les lever » en ayant des retours de la part des acteurs de terrain. « Chacune doit être justifié et servir l’intérêt général », poursuit le cabinet qui note qu’au niveau européen les dirigeants ont des « incertitudes sur les textes à venir, dans le cadre des grandes transitions comme la transition environnementale qui impose des investissements majeurs et un changement des outils de production ».
À l’issue de ces réunions, qui vont mêler réflexions et échanges de bonnes pratiques sur ces sujets dans le but de « déployer les meilleures politiques publiques » et de « renforcer la résilience des entreprises, et notamment des plus petites d’entre elles », pas de publication d’un rapport mais « une déclaration commune de principes partagés par tous les ministres », explique-t-on à Bercy.
*9e baromètre sur la santé des dirigeants, réalisé par la Fondation MMA des entrepreneurs du futur
Charlotte De Saintignon
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