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Le nombre de défaillances d’entreprises a explosé au deuxième trimestre
La société Altares a constaté une augmentation de 35 % du volume de procédures collectives par rapport à la même période de l’année dernière.
Nouveau signe du coup de frein marqué par l’économie : le nombre de défaillances subi par des entreprises entre avril et juin 2023 a bondi de 35 % par rapport au deuxième trimestre de l’année dernière, estime Altares dans une étude parue le 12 juillet.
À 13 266 entre avril et juin, le volume de défaillances, correspondant à l’ouverture de procédures judiciaires dites collectives, dénommées ainsi car ayant des répercussions pour l’ensemble des créanciers des entreprises en difficulté, dépasse celui des deuxième trimestre 2017 (12 925) et 2016 (14 026), précise la société spécialisée dans l’analyse de données.
L’ouverture de 431 procédures de sauvegarde
La quantité de procédures de sauvegarde ouvertes a atteint 431, proche « de son plus haut niveau historique » sur un trimestre. « Près de 9 400 liquidations ont été prononcées, un nombre proche de celui du deuxième trimestre 2016 (9 700) », explique Altares. À rebours, le volume de procédures de redressement judiciaire n’a « pas encore retrouvé les valeurs de 2019. Moins de 3 500 redressements ont été ouverts, contre plus de 3 700 lors du deuxième trimestre 2019 », précise la société. La plus forte fréquence des liquidations par rapport aux redressements constitue une illustration de « la profonde détresse financière des entreprises qui font défaut », commente Thierry Millon, directeur des études d’Altares, cité dans le document.
La plupart des victimes de défaillances sont des très petites entreprises (12 130 procédures ouvertes à l’égard de TPE, soit 91 %). « Le rythme d’augmentation est cependant bien plus marqué chez les PME-ETI », souligne la société. Le volume de procédures collectives dont les débiteurs sont des TPE a crû de 33 %, contre 55 % pour le nombre de procédures impliquant des petites et moyennes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire. « Le nombre de sinistres » touchant des structures « de plus de 10 salariés est au plus haut depuis plus de dix ans », déplore Altares.
Les activités à destination des consommateurs (restauration, hébergement, commerce, etc.) et, dans une moindre mesure, celles s’adressant aux professionnels (construction, industrie, services aux entreprises…) ont connu une hausse du nombre de défaillances entre avril et juin.
Menace sur 55 700 emplois
Au total, les entreprises en défaillance au deuxième trimestre comptent 55 700 salariés, un niveau de menace sur l’emploi « qui n’avait plus été approché depuis le deuxième trimestre 2014 », selon la société.
En raison du ralentissement de l’activité judiciaire en été, Thierry Millon s’attend à une légère diminution du nombre de défaillances entre juillet et décembre 2023 par rapport au premier semestre. Selon lui, quelque « 26 000 défaillances » sont susceptibles d’avoir lieu au cours de
la seconde partie de l’année. Sauf en cas de forte accélération « à la rentrée » du nombre d’ouvertures de redressement ou de liquidation à la demande des Unions de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf).
La méthodologie d’AltaresAltares a tenu compte de « l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure » émanant soit d’un tribunal de commerce, soit d’un tribunal judiciaire (ex-tribunal de grande instance). |
Timour Aggiouri
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