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L’entrepreneuriat séduit toujours plus de Français
L’enquête nationale de Bpifrance sur l’appétence à entreprendre en France révèle que l’entrepreneuriat continue de fleurir en France en 2023. Pour sa 4e édition, l’Indice Entrepreneurial Français (IEF) montre que les Français sont toujours plus enclins à l’engagement entrepreneurial.
Un Français sur trois est dans une dynamique entrepreneuriale (32 % en 2022 contre 30 % en 2021)*. Par dynamique entrepreneuriale, Bpifrance indique qu’il s’agit de Français qui ont l’intention de créer leur entreprise, qui en portent le projet, ou qu’ils sont chefs ou ex-chefs d’entreprise. En termes démographiques, la chaîne entrepreneuriale continue de rajeunir, montrant une acculturation plus élevée à l’entrepreneuriat chez les moins de 30 ans, avec 58% des jeunes y participant.
Niveau parité, bien que toujours sous-représentées, la présence des femmes dans la chaîne progresse quasiment au même rythme que celle des hommes, « stabilisant le gender gap observé en 2021 », indique l’étude. En termes d’implantation enfin, l’étude met en avant le « rattrapage entrepreneurial » au cœur des QPV : ils étaient ainsi 26 % à être dans une dynamique entrepreneuriale en 2023 contre 20% en 2021. Même si dans les faits, peu d’entre eux passent ensuite à l’acte, cette dynamique entrepreneuriale restant surtout dans le domaine de l’intention.
Poids des responsabilités et du stress
Cette dynamique reflète la perception positive des Français pour l’entrepreneuriat qui l’appréhendent à la fois comme une source d’épanouissement personnel (81 %) et une reconnaissance sociale (74 %). Même s’il suscite un sentiment de forte pression : être entrepreneur pèse sur la santé mentale ou physique (79 %). Néanmoins, les chefs d’entreprise créent pour « être leur propre patron », « réaliser un rêve » ou « être conforme à leurs valeurs ». Par rapport à 2021, ils souhaitent davantage créer leur propre emploi ou celui d’un proche (+ 5 pts) qu’augmenter leurs revenus (6e place vs 2e) ou changer de métier.
De leur côté, les porteurs de projet, qui ont été pour une grande part d’entre eux impactés par la dégradation de la conjoncture économique, sont en quête d’opportunités et de sens. Leur principale motivation est celle d’« exercer une activité conforme à leurs valeurs » plutôt que le désir « d’affronter de nouveaux défis », d’augmenter leurs revenus ou de construire un projet collectif.
Parmi les principaux freins des « hors-chaîne », soit les Français à l’écart de toute activité entrepreneuriale, figurent notamment le poids des responsabilités et du stress, « un risque d’échec trop important » et l’insuffisance ou l’instabilité des revenus. Des freins qui concordent avec les difficultés vécues par les chefs d’entreprise et les porteurs de projet eux-mêmes, même si certains restent néanmoins sous-estimés (la solitude du dirigeant, une concurrence trop vive…). Du fait de ces freins perçus, ils sont 44% à avoir pensé entreprendre mais à ne pas avoir franchi le pas.
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Récidivisme entrepreneurial
Malgré ces freins, une fois qu’ils sont lancés, on ne les arrête plus puisque trois ex-chefs d’entreprise sur quatre restent dans la chaîne entrepreneuriale après avoir cédé ou cessé une activité, soit par une intention de créer ou de reprendre, soit par un projet de création en cours, soit en restant aux commandes d’une autre entreprise déjà existante.
Les cessations et cessions d’activité sont motivées par un autre projet entrepreneurial, soit en rebond d’un arrêt d’activité provoqué par la conjoncture économique depuis 2020 (19 % ont rencontré des difficultés économiques), soit de par leur volonté de changer de métier (18 %). De fait, ce récidivisme entrepreneurial surcompense les entreprises qui ont disparu.
Ainsi, deux tiers des ex-chefs d’entreprise indique avoir une autre idée de création alors que le nombre d’entreprises disparues est de près d’une sur deux. Autre résultat qui corrobore cette récidive, 7 chefs d’entreprise sur 10 sont des serial entrepreneurs. Ainsi, « l’aval de la chaîne présente une forte reproduction entrepreneuriale », commente-t-on dans l’étude.
A contrario, « l’amont en est davantage aux balbutiements de l’entrepreneuriat, avec potentiellement peu de concrétisations ».
*Enquête nationale réalisée par l’Ifop menée auprès de 5 500 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus. Données issues de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création
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