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Les Jeux olympiques boostent les recrutements de cadres, mais surtout expérimentés et en CDD
« La préparation et l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 se sont déjà traduites par l’embauche de nombreux cadres », embauches qui sont qualifiées « d'opportunités pour faire évoluer sa carrière » par l’Apec. Toutefois, elles se concentrent sur certains profils et fonctions, pour des postes qui ne sont souvent pas pérennes.
Avec 150 000 emplois annoncés par le comité d’organisation, les Jeux olympiques et paralympiques 2024 (JOP) devraient générer des retombées positives sur le marché du travail en augmentant les niveaux de recrutements. C’est notamment le cas dans les PME-ETI, mais aussi en ce qui concerne les cadres, révèle l’Apec dans une étude parue le 4 juillet. Après analyse des près de 1 500 offres d’emploi cadre liées à l’évènement publiées sur son site entre 2019 et 2023, l’Association dresse un bilan des profils et compétences recherchés. Elle s’interroge également sur le devenir professionnel des cadres recrutés puisque ceux-ci l’ont majoritairement été en contrat temporaire.
Une expérience presque toujours exigée bien que les fonctions recherchées aient varié
L’embauche de cadres dans la perspective des JOP ne touche que certaines fonctions spécifiques et selon la période, elles n’ont pas été les mêmes. Pendant la phase de préparation de l’évènement (2019-2022), plus de quatre offres sur 10 concernaient des fonctions d’ingénierie, études, recherche et développement (24 %) et d’informatique et systèmes d’information (19 %). Pareillement, près de 10 % étaient dédiées aux fonctions travaux et chantiers, part qui a été divisée par deux en 2023. À l’approche des Jeux, ce sont davantage des experts en communication, logistique et transports qui ont été recherchés : 11 % des offres étaient liées à la fonction communication en 2023 par exemple contre 5 % entre 2019 et 2022. Et si les profils commerciaux étaient déjà très demandés pendant la phase préparatoire (18 % des offres), l’année dernière près d’un quart des offres les concernaient.
Un point commun à toutes ces fonctions est cependant dégagé par l’Apec : la demande a toujours été orientée vers des profils expérimentés. Ainsi, entre 2019 et 2022, seulement 22 % des offres liées aux JOP étaient ouvertes aux jeunes diplômés. Si cette part a augmenté de 6 points en 2023, elle reste en deçà de celle proposée dans l’ensemble (31 %).
Des emplois courts, concentrés géographiquement, et pas particulièrement bien rémunérés
Parce que les JOP de Paris 2024 sont par définition un évènement temporaire et situé majoritairement proche de Paris, 80 % des offres d’emploi cadre en lien avec les JOP sont localisées en Île-de-France (contre 33 % pour l’ensemble des offres) et, en 2023, elles présentaient une proportion très élevée de contrats courts. « Près de 6 offres d’emploi cadre sur 10 sont ainsi des contrats à durée déterminée, soit quasiment 10 fois plus que dans l’ensemble des offres. Par ailleurs, une majorité de ces contrats sont d’une durée minimum d’un an », pointe l’étude. La proportion de CDD monte même à de 80 % pour les fonctions communication, création et culture, et logistique et transports.
Beaucoup de CDD et de cadres expérimentés donc, « mais des niveaux de rémunération proposés pas nécessairement plus élevés ». Le salaire brut annuel médian dans les offres liées aux JOP est de 43 000 euros, équivalent à celui proposé pour l’ensemble des offres donc. De grosses différences selon les fonctions sont relevées. Dans la communication, il est supérieur de 1 500 euros à celui de l’ensemble de la fonction alors que dans le commerce et la vente il est nettement inférieur, avec une fourchette plus tassée alors même que les profils recherchés sont plus fréquemment ceux de cadres confirmés.
La fin des JOP, ou comment « valoriser une expérience particulière »
Même si beaucoup verront leur contrat prendre fin à l’issue des Jeux, « après plusieurs années liées à la préparation d’un tel événement, les cadres des JOP 2024 pourront valoriser cette expérience inédite pour en faire un tremplin dans la recherche de nouvelles opportunités », explique Sophie Domenech, cheffe de projet JOP à l’Apec.
L’Association insiste bien sur les bienfaits d’un emploi, fusse-t-il court, au sein des Jeux. Au-delà de la possibilité pour les concernés d’élargir leur recherche en matière de secteurs d’activité et de localisation géographique, leur fin de contrat pourrait selon elle également « constituer une opportunité afin d’envisager une transition professionnelle vers un autre métier en lien avec les compétences développées ».
Elise Drutinus
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