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Face à un avenir incertain les TPE préfèrent recruter en CDD
Une étude de la Dares publiée le 26 octobre 2017 tente d’éclaircir les choix d’embauche des employeurs. Pourquoi les dirigeants de TPE préfèrent-ils embaucher plutôt qu’en CDD qu’en CDI ? Voici quelques éléments de réponse.
Depuis les années 2000, les recrutements en CDD ont augmenté de 12 points, atteignant 87 % des embauches en 2015. La Dares (la Direction de l’animation de la recherche des études statistiques) révèle dans son rapport d’octobre 2017 intitulé « Pourquoi les employeurs choisissent-ils d’embaucher en CDD plutôt en CDI ? » que 5 motifs principaux convainquent les chefs d’entreprise d’embaucher en durée limitée. En premier vient le besoin limité dans le temps, où la société engage un ou plusieurs salariés pour faire face à une hausse temporaire d’activité (69 %). La seconde raison, la plus répandue (65 %), est l’usage du CDD comme un moyen d’évaluer les compétences d’une personne avant de lui proposer un CDI. Arrive ensuite la volonté de limiter les risques dans le cas où l’activité ralentirait (56 %), ex aequo avec l’habitude de recruter en CDD sur un type de poste précis. Enfin, éviter la réglementation associée au CDI arrive en 5e position (45 %). Ces données varient cependant en fonction de la taille de l’entreprise et de son secteur.
Les TPE craignent l’avenir
Si l’on zoome sur le cas des TPE, la volonté de limiter les risques dans le cas où l’activité ralentirait arrive en première place. Plus de la moitié de ces petites sociétés (55 %) craignent, en effet, pour leur futur qu’elles considèrent comme incertain. Une différence flagrante avec les grandes entreprises qui n’évoquent cette raison que dans 19 % des cas.
D’autre part, les établissements de moins de 10 salariés sont 3 fois plus nombreux que les grands groupes à évoquer un des motifs liés à la réglementation des CDI pour justifier leurs embauches en CDD. Ils mentionnent le coût financier du licenciement (indemnités légales ou conventionnelles), les formalités en cas de rupture (entretien préalable, préavis…) et les incertitudes sur les recours juridiques et leurs conséquences en cas de rupture (délai et coût du contentieux).
L’industrie et le BTP les plus frileux à s’engager
Les entreprises des secteurs de la construction et de l’industrie sont aussi les plus nombreuses à indiquer ces trois motifs comme la cause de leurs recrutements en CDD. Leur première justification est d’ailleurs le fait de vouloir tester les compétences du salarié avant de lui faire signer un CDI. Cela fait de ces deux domaines les plus frileux à l’embauche. Une autre explication est aussi fournie : le niveau de qualification demandé par ces secteurs pourrait être en cause. En effet, les embauches en CDI sont plus courantes pour les cadres (70 %) que pour les autres postes (42 %). Une tendance encore plus marquée pour les ouvriers.
Melissa Carles
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