Un concours pour les entrepreneurs handicapés

Les handipreneurs, les créateurs d’entreprises atteint d’un ou plusieurs handicaps qu’ils soient physiques ou mentaux, possèdent leur propre concours. La société Atos, acteur international de la transformation digitale, organise pour la 8^ème année consécutive le concours « Handi-Entrepreneurs ». Cette compétition a pour but d’« encourager l’esprit d’entreprise et l’innovation des personnes en situation de handicap. » Comme pour chaque édition, trois lauréats seront sélectionnés et obtiendront des dotations financières allant de 4 000 € à 10 000 €. Les candidats ont jusqu’au 15 novembre 2017 pour déposer leurs candidatures avant une délibération du jury le 30 novembre et une cérémonie de remise des prix le 7 décembre prochain. Mais attention, quelques conditions sont exigées afin de pouvoir s’y présenter.

L’originalité du projet : premier critère évalué

D’abord, comme le nom du concours l’indique, les créateurs d’entreprise doivent obligatoirement être bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés et ils ne pourront présenter leur candidature que 2 fois maximum. Le statut juridique de la société qu’ils dirigent n’est pas pris en compte mais cette dernière doit être âgée de moins de 4 ans au 3 décembre 2017.

Les lauréats seront choisis en fonction de l’originalité de leur projet et de l’innovation qu’il propose. Un business plan bien construit est de rigueur. Les secteurs d’innovation sont toutefois limités. Le projet doit correspondre à une des trois filières d’activité suivantes : la technologie de l’information, l’informatique, le service à la personne ou le conseil.

En 2016, le premier prix a été attribué à la société LumisVision qui a créé une application exploitant la réalité virtuelle pour venir en aide aux malvoyants. Le second a été gagné par Odiora, une marque de bijoux conçus pour améliorer l’esthétisme des prothèses auditives. Enfin, Wheeliz, un service de locations de voitures adaptées aux personnes à mobilité réduite, a remporté le troisième prix.

Portrait-robot de l’handipreneur

Selon le dernier rapport (2015) de l’Union Professionnelle des Travailleurs Indépendants Handicapés (UPTIH), environ 8000 personnes handicapées créent une entreprise chaque année. L’association note aussi une grande pérennité de ces sociétés. Les trois quarts d’entre elles survivent à 3 ans, une période décisive pour les jeunes entreprises.

L’UPTIH détaille aussi le profil de l’entrepreneur handicapé : la parité homme-femme est quasiment atteinte, la moyenne d’âge se situe entre 30 et 40 ans et leur handicap touchent souvent à la vue ou bien est invisible (comme les troubles cognitifs, le diabète, la sclérose en plaque, les troubles phobiques, la schizophrénie…). La moitié d’entre eux montent leur entreprise en Île-de-France. En ce qui concerne le secteur d’activité, 4 se distinguent : en premier l’informatique et l’innovation, puis le bien-être, le commerce et enfin les services et conseils aux entreprises.

Melissa Carles