Les 100 premiers jours d’une entreprise déterminent son succès

Les cent premiers jours d’une société sont décisifs. L’avenir de la société se dessine lorsque le projet de l’entrepreneur rencontre la réalité du marché. Traversera-t-elle cette période avec succès ? Seule une bonne préparation en amont de son créateur peut l’assurer. Le salon SME online a invité, le 9 mars 2017, quatre professionnels qui accompagnent les entrepreneurs dans leurs démarches à livrer leurs secrets pour s’assurer qu’un projet est viable. Vincent Arnaud, conseiller d’entreprise chez L’Entreprendre CERFRANCE, Philippe Courtoy, fondateur de La Maison des Travaux, Isabelle Larregneste, directrice du développement à BGE PaRIF, Bruno Lionel-Marie, responsable national du développement et des partenariats à la RAM et Laurent Munerot, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Essonne répondent aux questions du rédacteur en chef du magazine Management, Lomig Guillo.

Effectuer un bon travail en amont est le secret du succès

Passer du rêve à la réalité n’est pas toujours facile. Pour performer un maximum dès les premiers jours, Isabelle Larregneste préconise de prospecter, mettre en place sa stratégie commerciale, facturer et ne surtout pas oublier de mesurer ses résultats. « Avoir une bonne idée est nécessaire, avance-t-elle, mais c’est loin d’être suffisant. Il faut avoir bâti avant tout une bonne stratégie. » Posséder un plan prédéfini se révèle nécessaire car « lancer une entreprise est beaucoup plus long et compliqué que ce qu’on avait pensé » souligne Philippe Courtoy. C’est pour cela qu’il ne faut surtout pas rester seul et ne jamais hésiter à se faire accompagner. Les quatre intervenants sont unanimes : être épaulé permet de ne pas flancher et, ce, dès les premiers jours de l’aventure.

La vente et la communication : des matières à ne pas négliger

Dans un aspect plus concret, les techniques de vente et la communication sont à développer afin de constituer une clientèle le plus vite possible. La priorité est d’être visible. En effet, posséder un savoir-faire dès le début de l’activité ne suffit pas : il faut connaître les techniques de vente. Enfin, faire le point sur sa protection sociale est nécessaire. Le statut juridique choisi va impacter la couverture du dirigeant en matière de retraite, de maladie et de maternité. Mais ceci n’est pas source d’inquiétude pour les jeunes chefs d’entreprises selon Bruno Lionel-Marie.

« Le créateur ne se pose pas de questions sur sa sécurité sociale »

La question de la sécurité sociale est bien éloignée des premières préoccupations des jeunes dirigeants affirme le responsable national du développement et des partenariats à la RAM (organisme conventionné du RSI). « Il faut pourtant qu’ils prennent conscience que la sécurité de l’entreprise passe par la leur » explique-t-il. Le statut choisit pour l’entreprise va déterminer le régime (RSI ou régime général) qui protègera le chef d’entreprise. Le régime social des indépendants étant vivement contesté par les dirigeants, il est important de comprendre tous les enjeux de cette décision.

Survivre à ces 100 premiers jours demande donc surtout une stratégie solide décidée en amont, une prise de conscience de tout ce que la naissance du projet implique notamment en ce qui concerne la couverture sociale et une estimation réaliste du chiffre d’affaire à réaliser. Être accompagné dans toutes ces démarches est indispensable afin de pouvoir peaufiner son idée et décider, une fois testée, si : « je me lance, je retravaille mon projet ou je l’abandonne. » Une entreprise qui traverse ses premiers mois avec succès est gage d’un dirigeant bien préparé, bien entouré et sûr de son choix professionnel.

Melissa Carles