A l’épreuve du digital, un million d’entreprises sont déjà sur Facebook

Venue de l’univers de l’expertise comptable et de la finance, Sandrine Rubens n’a « aucune compétence » dans le numérique, précise-t-elle, lorsqu’elle se lance, à la mi 2014, dans le commerce en ligne. « Je ne communiquais pas sur les réseaux sociaux, je ne connaissais rien à la communication », raconte la dirigeante de CuisineShop. Dix-huit mois plus tard, son commerce d’ustensiles de cuisine est passé de 200 à 10 000 produits. Quant à Sandrine Rubens,  elle est désormais abonnée « à 4 000 pages environ sur Facebook » et passe quotidiennement au moins deux heures à traquer les innovations, tendances et actualités des sites qui créent l’événement et ceux de ses concurrents. Ses amis et clients représentent 4 000 profils et quelques membres privilégiés sont conviés à partager avec cette passionnée de cuisine des conversations dans des groupes privés.

Qualité et rapidité

Sandrine Rubens a vite appris les bases des réseaux sociaux et ses inévitables contraintes : « il faut être irréprochable sur la qualité du service ». Il faut également pouvoir intervenir 7 jours sur 7 pour que le client soit satisfait. « J’ai commencé à emballer mes ustensiles dans un garage » se souvient-elle. Elle reste vigilante sur  ce point comme sur d’autres : « traquer toutes les informations, ne rien laisser passer pour conserver une excellente réputation ». Et aussi se rapprocher de son assurance pour les risques et menaces inhérents au e-commerce. Epuisant ? Le prix à payer de cette passion qui permet aujourd’hui à CuisineShop d’être connue dans le monde entier, d’avoir des salariés sur les périodes en tension et de pouvoir dire que le CA de mai a été doublé par rapport à celui de l’année dernière.

« Avoir une présence sur le Net est juste indispensable »

Bérengère Thetiot, SMB Community Engagement, Program Manager EMEA chez Facebook est attentive aux entrepreneurs qui, à l’instar de Sandrine Rubens, découvrent toutes les possibilités du web. « 50 % des PME ou TPE ne sont pas digitalisées alors que les modes de consommation ont changé. Avoir une présence sur le Net est juste indispensable », confie-t-elle. Selon l’experte, un million d’entreprises postent sur Facebook, « ce qui représente un tiers des entreprises françaises » et montre que la révolution numérique s’impose partout. Pour convaincre les TPE encore réticentes à s’y mettre, Facebook milite donc pour que toutes les entreprises puissent se doter d’une vitrine numérique qui se traduise par une visibilité sur la marque, l’activité et pour développer des affaires. « Il faut communiquer, regarder ce que font les autres, trouver son modèle ». Il est indispensable de s’intéresser aux régions qui ont leurs particularismes, leurs bassins d’emplois et évidemment du business potentiel avec le monde entier, ou le département voisin.  Des partenariats ont été mis en place, par exemple  avec la CCI de Bastia et de la Haute-Corse qui a organisé en septembre 2015, une conférence sur le thème « Facebook, accélérateur de croissance pour le commerce ». Ou avec la CCI Paris-Ile-de-France qui a inventé en 2007 « l’échangeur PME »  ; des formations sont proposées aux 3 500 entrepreneurs qui, chaque année, veulent réussir leur conversion digitale.  Enfin, une soirée Facebook est organisée pour les professionnels le 20 juin prochain avec la CCI Nantes Saint-Nazaire. « L’évangélisation prend du temps mais les CCI sont très demandeuses, ce sont elles qui nous contactent », confie encore Bérangère Thetiot.  Et les entreprises qui souhaitent se lancer ont à leur disposition sur le site créé par Mark Zuckerberg,  des formations très simples et gratuites  afin de franchir les premières étapes en vue de se faire connaître et de développer leur business : aujourd’hui 50 millions de TPE et PME du monde entier ont une page Facebook.