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Activité des TPE : tops et flops des métiers en 2023

Alors que les dirigeants de TPE ont déjà été affaiblis par le choc de la pandémie de Covid-19, la flambée des tarifs de l’énergie, l’envolée du coût et la pénurie des matières premières, leurs performances sont affectées par une économie freinée par une conjoncture internationale incertaine. Secteur par secteur et profession par profession, tour d’horizon des « tops » et des « flops » des petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services en 2023. Une enquête de l'Observatoire de la Petite Entreprise de la FCGA/Banque Populaire.

Activité des TPE : tops et flops des métiers en 2023
Sur 12 secteurs, seulement trois enregistrent un chiffre d’affaires en progression nette en 2023. © Getty Images

1,5 %. C’est la hausse du taux d’activité des petites entreprises en 2023 (contre 6,6 % en 2022), porté notamment par une forte inflation de 5,2 % en 2022 et 4,9 % en 2023. Cela s’explique notamment par un contexte international tendu qui ralentit fortement l’activité –pour rappel le PIB a atteint péniblement 0,9 % (contre 2,5 % en 2022).

Tous les autres indicateurs mesurés par l’Insee sont dans le rouge et confirment cette régression générale : la consommation des ménages recule (+ 0,7 %, contre + 2,1% l’année précédente), l’investissement des entreprises se replie (+ 1,2 %, contre + 2,3 %), dû à « un manque de confiance des chefs d’entreprises » selon Christophe Dunoyer, président de la commission des études économiques de la FCGA.

Autre indicateur significatif, le nombre d’emplois salariés créés plafonne à 150 000 (+ 0,6 %), contre + 349 000 un an plus tôt. David Blanchard, président de la FCGA, salue néanmoins « l’extraordinaire capacité de résilience des petites entreprises dans un contexte économique marqué une inflation persistante ».

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Trois secteurs renouent avec la croissance

Sur 12 secteurs, seulement trois enregistrent un chiffre d’affaires en progression nette. Premier secteur en progression, la vente et la réparation automobile (+ 4,4 % après + 1,4 % en 2022). Dans le hit-parade des professions, la FCGA cite la carrosserie automobile qui enregistre une hausse de 11 %, soit « la plus forte progression d’activité en 2023 ». Une progression qui s’explique par la hausse du prix des pièces détachées et du coût de la main d’œuvre et par des interventions de plus en plus complexes.

« Même si on ne peut exclure un « effet prix » lié à l’inflation, les consommateurs semblent bel et bien revenir vers leurs fournisseurs alimentaires de proximité. Un phénomène qui réapparaît à chaque crise »

Autre secteur en croissance, le commerce de détail alimentaire (+ 4,3 % après -1,5 %), « un des secteurs les plus impactés par l’inflation », dont la croissance est notamment tirée par les fromagers-crémiers (+ 9,1%) qui ont vu le prix des matières premières, et notamment du lait, augmenter. « Même si on ne peut exclure un « effet prix » lié à l’inflation, les consommateurs semblent bel et bien revenir vers leurs fournisseurs alimentaires de proximité. Un phénomène qui réapparaît à chaque crise », note la FCGA.

Dernier secteur en croissance, l’équipement de la maison (+ 0,6 % après – 1,6 %). « Ce n’est plus la priorité des ménages dans leur pouvoir d’achat », commente Christophe Dunoyer.

Tandis que neuf autres voient leur activité reculer

A contrario, « les secteurs qui sont les moins indispensables sont un peu en recul », note Christophe Dunoyer. L’activité est en recul net dans neuf autres secteurs d’activité, et notamment dans les services : – 0,4 %, la culture et les loisirs : – 1,1 % (avec une baisse de 6,6 % constatée pour les commerces spécialisés dans la vente d’articles de sport, pêche et chasse.

Autres secteurs d’activité en berne, les métiers de la santé : – 5,1 %, avec, en 2023, – 5,3 % d’activité pour les pharmacies et la fermeture de 236 pharmacies, soit une augmentation de 60 % par rapport à 2022.

L’artisanat du bâtiment enregistre également une baisse de 1,3 %, avec – 5,5 % pour la profession de plâtrier-staff-décoration, soit la plus forte baisse du secteur à contrario des métiers positionnés sur le segment de la performance énergétique des logements.

L’hôtellerie-restauration poursuit sa « normalisation » et retrouve un taux d’activité plus ordinaire

De son côté, l’hôtellerie-restauration poursuit sa « normalisation » et retrouve un taux d’activité plus ordinaire (+ 6,2 % après + 28,5 %), portée principalement la hausse du ticket moyen, une hausse qui sera « largement compensée par la hausse des prix de l’énergie et des matières premières et la hausse des salaires » que subissent les entreprises de ce secteur, relève Christophe Dunoyer. La restauration fait d’ailleurs partie du hit-parade des professions établies par la FCGA malgré une pénurie de main d’œuvre criante.

Autres métiers ayant le vent en poupe, les petites surfaces d’alimentation générale (+ 6,4 %), les maroquiniers (+ 5,7 %), ambulances (+ 5,4 %), la boulangerie-pâtisserie (+ 5,2 %). Même s’ils présentent des taux positifs, les autres secteurs sont en réalité en baisse.

Ainsi, les transports (+ 0,6 % après + 7,0 %), l’équipement de la personne (+ 0,9 % contre + 6,9 %), la beauté esthétique (+ 2,3 % après + 2,7 %), les entreprises de parcs et jardins (+ 2,8 % contre + 4,4 %) voient leurs activités diminuer. Parmi les autres professions en difficulté, les agences immobilières (- 4,8 %), les entreprises de terrassement (- 4,3 %), le transport routier de marchandises (- 3,1 %) et les librairies (- 2,8 %).

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Charlotte de Saintignon

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