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Amir Reza-Tofighi élu nouveau président de la CPME
Grand favori, Amir Reza-Tofighi a été élu président de l’organisation patronale avec 65,4 % des voix, le 21 janvier, lors de l’Assemblée générale de la confédération. Parmi ses priorités sociales, redonner au paritarisme sa place centrale, refondre le code du travail et s’atteler à la révision du financement du modèle social.
Fin du suspense. Amir Reza-Tofighi est devenu hier le nouveau patron de la CPME, succédant à François Asselin, aux commandes de la deuxième organisation patronale depuis 2015. Le président de la confédération des petites et moyennes entreprises a été élu avec 65,4 % des voix à l’assemblée générale, qui s’est tenue le 21 janvier, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Ce sont les grands électeurs issus des fédérations professionnelles et des CPME locales qui se sont exprimés.
Les fédérations de la métallurgie, du bâtiment, des transports de voyageurs (FNTV), l’union des prestataires de santé à domicile et plusieurs CPME locales (la Réunion, le Centre-Val-de-Loire, le Tarn) lui ont apporté son soutien.
Ses adversaires étaient Alain Gargani et Gaëtan de Sainte Marie.
Diplômé de Centrale Supélec et de HEC
Le nouvel homme fort de la CPME, âgé de 40 ans, est cofondateur de deux plateformes de services : Click and Boat pour la location de bateau en 2014 et Heetch en 2013, une appli de VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur). Ancien directeur technique de Vitalliance, une société de services aux personnes âgées et handicapées employant 8 000 salariés, il en devient président directeur général en 2018. Diplômé de Centrale Supélec (école d’ingénieurs) et de HEC (école de commerce), il est également président d’honneur de la Fédésap (fédération française de services à la personne et de proximité, affiliée à la CPME). Il préside également la commission Innovation de la CPME.
« Je m’engage à porter chaque jour le combat des valeurs qui sont celles de notre confédération : le travail, l’effort, le mérite, la responsabilisation et la prise de risques. Toutes ces valeurs qui font des entrepreneurs que nous sommes, les bâtisseurs de la nation », a déclaré Amir Reza-Tofighi, à l’issue de son élection.
Relever les obligations des entreprises de 50 salariés au seuil de 100 salariés
Parmi ses axes de travail, Amir Reza-Tofighi souhaite redonner au paritarisme sa place centrale, estimant que « les branches et les entreprises ont toute légitimité pour avoir une plus grande capacité de décision ». Ce qui implique selon lui de supprimer la garantie de l’Etat dans les organismes gérés par les partenaires sociaux, tout en introduisant une « règle d’or dans les régimes sociaux », à savoir que les dépenses ne peuvent pas dépasser les recettes afin « d’assurer leur efficience et leur pérennité ». Il souhaite également s’atteler à la révision du financement du modèle social. À la fois en baissant les charges salariales et patronales tout en transférant cette charge sur des impôts à assiette plus large.
Côté partage de la valeur, il appelle à faciliter les mécanismes d’actionnariat et souhaite que les entreprises puissent remplacer la participation obligatoire par de l’intéressement, un dispositif jugé plus souple pour « récompenser au plus juste les équipes » en fonction de leur performance. Surtout, il milite pour une refonte « drastique » du code du travail pour donner plus de latitude à la négociation directe, une adaptation du CDI pour mieux sécuriser les entreprises ainsi que la relèvement à 100 salariés de plusieurs seuils jusqu’ici fixés à 50 salariés.
Le délicat chantier des retraites
Enfin, le nouvel élu hérite d’un chantier de poids : celui des retraites. Car si son prédécesseur, Jean-François Asselin a ouvert les discussions, vendredi 17 janvier, au ministère du travail, aux côtés des autres organisations patronales et syndicales, ce sera désormais à lui de faire entendre sa voix. Il a désormais cinq ans pour faire de la deuxième organisation patronale, qui représentait, lors de la dernière mesure d’audience de la représentativité patronale, en 2024, 25,54 % des voix (contre 69,21 % pour le Medef et 5,24 % pour l’U2P), un interlocuteur incontournable pour les PME et TPE.
Anne Bariet
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