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Arrêts maladie TPE : les salariés de petites entreprises renoncent plus souvent aux arrêts maladie
La plupart des arrêts maladie courts (61 %) seraient liés aux maladies ordinaires. Selon le Comptoir mm de la nouvelle entreprise de Malakoff Médéric, les salariés des petites entreprises seraient plus nombreux à renoncer aux arrêts maladies, tout comme les cadres et dirigeants d’entreprise. 2/3 des salariés auraient ainsi déjà travaillé tout en étant malades.
65% des salariés d’entreprises de moins de 50 personnes se sont vus prescrire un arrêt maladie au cours des 12 derniers mois (contre 42 % des salariés interrogés d’entreprise toutes tailles confondues).
Arrêts maladie TPE : les salariés de TPE ne souhaitent pas s’absenter même malades
29,8 jours d’absence dans les petites entreprises contre 35,5 jours en moyenne. Des salariés, principalement issus des secteurs du commerce et de l’hôtellerie-restauration, renoncent à leurs arrêts maladies pourtant bel et bien prescrits.
Ceux-ci éprouvent de la culpabilité envers leurs collègues et l’entreprise : « Ils ont le sentiment qu’en étant absent ils mettent en danger à la fois l’équipe et l’entreprise », explique Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation chez Malakoff Médéric.
D’autant qu’il s’avère souvent plus compliqué dans une petite équipe de remplacer une personne absente et de répartir les charges. Ainsi, 23 % des arrêts maladie prescrits en 2018 n’ont pas été respectés.
Dans les petites entreprises, le nombre de salariés qui n’ont pas respecté l’arrête maladie qui leur était prescrit est encore plus important : jusqu’à 35 % d’arrêts prescrits non respectés pour les salariés d’entreprises de 1 à 9 personnes et à hauteur de 27 % pour les salariés d’entreprises de 10 à 49 personnes.
« Les salariés de petites entreprises sont à la fois moins nombreux à s’absenter et pour des durées moins longues » constate Anne-Sophie Godon.
Pour rappel, en 2016, 28,5% des salariés d’entreprise de moins de 10 salariés s’étaient arrêté au moins une fois (soit 29,8 jours calendaires) contre 34 % pour l’ensemble des salariés (35,5 jours calendaires).
La moitié des dirigeants renonce aux arrêts maladie qui leur sont prescrits
La tendance au renoncement est encore plus forte chez les cadres dirigeants. En effet, 48% d’entre eux ne prennent pas l’arrêt prescrit (contre 14 % de l’ensemble des salariés) et 22 % des cadres (contre 11 % des ouvriers).
« Ils ont des responsabilités et s’obligent à être présents quoiqu’il arrive car la marge de l’entreprise est en jeu. Derrière ce renoncement se cache la théorie du leader selon laquelle le dirigeant doit montrer qu’il est le plus fort et qu’il ne se laisse pas aller », justifie Anne-Sophie Godon.
« Certains préfèrent tout simplement venir plutôt que d’affronter une charge de travail bien plus importante lorsqu’ils reviennent », ajoute-t-elle.
Des arrêts principalement dus à des maladies ordinaires
Bien que la cause de ces arrêts soit multifactorielle, 61% d’entre eux ne seraient pas conséquents à un motif professionnel. Tel est l’un des principaux enseignements des travaux menés par Malakoff Médéric[1].
Ainsi, seuls 9% des arrêts seraient d’origine exclusivement professionnelle. Les maladies ordinaires et saisonnières (type rhume, gastro, grippe, etc.) seraient responsables de 70%[2] des arrêts courts.
« D’où l’importance de rappeler les règles primaires de l’hygiène, explique Anne-Sophie Godon, car ces absences non prévues perturbent le fonctionnement de l’entreprise et sont compliquées à gérer : on ne peut les anticiper ».
Charlotte de Saintignon
[1] Résultats disponibles sur Le Comptoir mm de la nouvelle entreprise.
[2] Étude de perception Ifop pour Malakoff Médéric menée en mai 2018 auprès de 2010 salariés du secteur privé dont 1500 ont eu un arrêt maladie au cours des 12 derniers mois.
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