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Ce trimestre, seule la trésorerie des TPE/PME sort son épingle du jeu
La trésorerie des TPE/PME s’est nettement améliorée par rapport au début d’année, selon le dernier baromètre Bpifrance Le Lab / Rexecode. En revanche, côté investissement, financement et croissance, pas de quoi s’enflammer.
Une rentrée en demi-teinte pour les TPE/PME. Selon le baromètre Bpifrance Le Lab / Rexecode publié le 12 septembre dernier, la trésorerie connait une nette embellie. En revanche, investissement et croissance font grise mine.
La trésorerie des TPE/PME reconquiert le terrain positif
Les TPE/PME sont plus nombreuses à avoir déclaré au cours des 3 derniers mois une amélioration de leur trésorerie. Gagnant 10 points par rapport au 2ème trimestre, l’indice retrouve le positif. Une situation inédite depuis fin 2017. Même tendance pour le solde d’opinion de la situation actuelle de trésorerie qui augmente de 5 points. Celui à horizon des 3 mois traduit un léger retour d’optimisme (0 % contre – 2 % il y a un an).
Un gain de trésorerie en trompe l’œil ? L’étude explique l’embellie par la transformation du CICE en baisse de charges patronales. Les entreprises ont pu bénéficier au 1er trimestre à la fois du CICE sur les masses salariales 2018 et du nouvel allégement de cotisations sociales voué à le remplacer depuis le 1er janvier. Ce qui ne sera pas le cas début 2020. Par la même, les auteurs préviennent : la trésorerie des TPE/PME pourrait bientôt perdre de sa superbe.
Il faut dire que les autres voyants ne sont pas tellement au vert. Par exemple, malgré les nombreux SOS sur le sujet, les délais de paiement ont légèrement augmenté par rapport au trimestre précédent. Toutefois sur un an, si les délais de paiements clients ont pris 4 points, ceux des fournisseurs se sont légèrement réduits (- 2 points).
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Léger recul de l’investissement et du recours au crédit
Côté financement, l’enquête se montre rassurante même si un ralentissement de l’investissement en 2019 est à prévoir. Le solde d’opinion sur l’évolution des dépenses d’investissement perd 2 points en un an tout comme la proportion de dirigeants TPE/PME souhaitant investir (57 % contre 60 %). Même son de cloche pour les TPE/PME ayant recours aux concours bancaires pour financer l’exploitation courante (73 % contre 76 %) ou pour celles ayant recours au crédit pour financer les investissements (81 % contre 84 %). Pas de quoi s’alarmer cependant. « De même que pour le financement de l’exploitation courante, l’enquête confirme une facilité globale d’accès au crédit d’investissement pour les TPE/PME, dans un contexte où les taux d’intérêt sont historiquement bas », soulignent les auteurs.
Parmi les investisseuses, comme l’année dernière et l’année d’avant, les dépenses sont davantage destinées au renouvellement et/ou à la modernisation des équipements et installations (respectivement cités par 74 % et 70 % des PME ayant investi ou comptant le faire en 2019). À noter cette année, une percée du côté de l’environnement et de la mise aux normes (+ 4 et + 6 points par rapport à 2018). Et un vrai bond en avant concernant l’investissement dans une nouvelle implantation (29 % contre 24 % au 2ème trimestre ou 18 % il y a un an).
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Le recrutement en dedans, le digital encore bancal
Les années passent mais les freins à la croissance des TPE/PME ne changent pas. Pis, les difficultés de recrutement, déjà mis en lumière par Bpifrance, s’intensifient (59 % contre 57 % au trimestre précédent et 56 % en 2018). Le secteur de la construction est le plus affecté : la moitié de ses PME se déclarent impactées contre 40 % pour l’ensemble. Les problèmes d’embauches ont une vraie longueur d’avance sur la seconde contrainte la plus citée, la concurrence (41 %), qui s’avère moins marquée qu’au trimestre précédent (43 %). La réglementation spécifique à l’activité (21 %) et les coûts et prix trop élevés (18 %) complètent le podium.
Autre préoccupation mise en avant par l’enquête : la transformation numérique des TPE/PME. Seulement 53 % des entreprises sondées l’ont entamée. Pourquoi ? Principalement pour réorganiser l’entreprise (83 %), pour optimiser la production (56 %) et pour améliorer la relation client (55 %). Quant aux 47 % qui manquent à l’appel, 19 % ne se sentent pas concernées et 28 % déclarent ne pas l’avoir fait. Le manque d’intérêt ou de temps (44 %), la complexité du sujet ou le manque de compétence sont les raisons les plus citées. 38 % de ces dirigeants estiment en outre que ce n’est pas encore le bon moment pour leur entreprise. À quand le (dé)clic ?
Matthieu Barry
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