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Défaillances d'entreprises : le retour à la normale va s’accélérer en 2023

Le géant du conseil EY et le spécialiste du courtage en assurance-crédit AU Group publient une étude anticipant une hausse de 41 % du nombre de procédures collectives ouvertes par rapport à l’année dernière.

Défaillances d'entreprises : le retour à la normale va s’accélérer en 2023
Le nombre de défaillances subies par des entreprises en 2023 devrait dépasser son niveau pré-pandémie. © Getty Images

Le « retour à la normale se précise ». Après une année 2022 marquée par un rebond du volume de procédures collectives ouvertes, le nombre de défaillances subies par des entreprises en 2023 va encore croître sous l’effet de vents contraires et dépasser son niveau pré-pandémie, selon une étude publiée le 15 février par le géant du conseil EY et le spécialiste du courtage en assurance-crédit AU Group.

« Les réserves accumulées depuis la reprise ont permis d’absorber les chocs sur 2022, au moins en partie, mais cette résilience des entreprises est confrontée à une triple menace pour 2023 : une croissance plus faible, des marges réduites et des conditions de financement qui se détériorent », souligne Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur Allianz, cité dans le document.

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Divers tourments

L’économie est en proie à divers tourments, tels que l’augmentation des prix de l’énergie  touchant particuliers et entreprises, l’accélération « de l’inflation à des niveaux inédits depuis les années 1980 », des « ruptures des chaînes d’approvisionnement » ou une « hausse des taux d’intérêt » renchérissant le coût du crédit, énumèrent les auteurs de l’étude, Guillaume Cornu (EY) et Vivien de Lassée (AU Group).

Le nombre de procédures collectives ouvertes (sauvegardes ainsi que redressements et liquidations judiciaires) avait plongé au niveau de 32 000 en 2020 et de 27 600 l’année suivante, progressant à 41 000 en 2022, selon l’étude s’appuyant sur des données de la Banque de France et d’Allianz. En 2023, le nombre de défaillances va grimper de 41 %, à 59 000 procédures collectives, « en l’absence de nouvelles mesures de soutien gouvernemental », précise Ludovic Subran.

Malgré des procédures collectives fortement médiatisées de groupes dégageant des centaines de millions de chiffre d’affaires, comme Camaïeu ou Scopelec, la plupart visent des entreprises récemment fondées et de taille modeste.

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Difficultés à rembourser les PGE

L’exécutif affirme avoir cessé la mise en œuvre de la formule « Quoi qu’il en coûte », répétée par le président de la République, Emmanuel Macron, dans son discours du 12 mars 2020 pour décrire notamment le soutien à une économie frappée par les effets de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 et des restrictions.

Certaines entreprises peinent à rembourser les prêts garantis par l’Etat (PGE) consentis dans le cadre de cet appui. « Déjà, nous constatons une augmentation des demandes de rééchelonnement des PGE, via la médiation du crédit ou des procédures de conciliation en fonction de la taille des dossiers », rapportent les auteurs de l’étude.

Mais l’exécutif assure veiller à l’accompagnement. « [L]e gouvernement apportera une attention toute particulière aux secteurs très exposés à la crise énergétique, tout en continuant à soutenir les transitions industrielles de fond en cours, notamment dans l’automobile », indique dans le document Guillaume Cadiou, délégué interministériel aux restructurations d’entreprises.

En dépit du fort ralentissement de l’activité, l’exécutif juge encore possible d’atteindre le plein-emploi en 2027.

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Timour Aggiouri

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