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Des dirigeants TPE attentistes et inquiets pour 2024

Des prévisions plutôt mornes, un amoncellement de difficultés financières… Le 74ème baromètre de conjoncture des TPE du 4e trimestre 2023 menée par l’Ifop pour Fiducial met à jour les difficultés rencontrées par les dirigeants de TPE et les relations qu’ils entretiennent avec les banques. Zoom sur les principaux résultats.

Des dirigeants TPE attentistes et inquiets pour 2024
45 % des dirigeants TPE envisagent de déposer le bilan ou de cesser leur activité, dont 29 % dans les six mois. © Getty Images

Stigmates d’une conjoncture particulièrement difficile ? Les dirigeants semblent un peu moins sereins pour l’avenir de leur propre activité. Ainsi, seulement 58 % se déclarent optimistes pour leur activité au 4e trimestre 2023 (soit une baisse de 5 points par rapport au 3e trimestre 2023).

Dans le détail, 49 % s’attendent à une stagnation de leur activité et 21 % visent une baisse. Ce alors que les difficultés financières s’accentuent, en particulier pour les entreprises plus fragiles. Un dirigeant sur trois (32 %) rencontre des difficultés financières dont 15 % évoquent même des difficultés importantes. Un taux en légère hausse sur 3 mois, qui reste néanmoins en deçà des seuils observés en début d’année.

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Un taux de TPE qui pourraient faire défaut dans les 6 mois, au plus haut …

Des difficultés telles que parmi eux, 45 % envisagent de déposer le bilan ou de cesser leur activité, dont 29 % dans les six mois. Un taux « au plus haut depuis le début de l’année 2023 et qui double par rapport au 3e trimestre », relève l’étude.

Autre chiffre très révélateur des tensions qui pèsent sur les trésoreries des entreprises, 13 % des dirigeants confient avoir dû renoncer à un emprunt en raison des taux d’intérêts actuels, soit une hausse de 6 points sur trois mois. Ces mêmes dirigeants montraient néanmoins un regain de confiance à l’égard des mesures prises ou annoncées par le gouvernement sur le plan économique –39%, + 12 points vs. le 3e trimestre 2023, un résultat au-dessus de la moyenne des taux observés sur 20 ans (32 %).

Cependant, relevons que d’une part, le sondage a été réalisé fin décembre, donc avant le récent remaniement ministériel. Et que d’autre part, la proportion de dirigeants en phase avec les mesures gouvernementales varie fortement d’un secteur à l’autre : ainsi, les dirigeants des services aux entreprises sont par exemple 53 % à faire part de leur confiance contre seulement 27 % dans le secteur de l’hôtellerie.

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… mais des relations avec les banques, au beau fixe

En dépit d’une conjoncture tendue et quelle que soit la situation de leurs comptes bancaires, les relations semblent en revanche au beau fixe avec les banques. « Il n’y a pas de signal de remise en question du modèle de la banque traditionnelle avec un conseil dédié », indique l’étude.

Ainsi, 83 % des dirigeants entretiennent une relation jugée satisfaisante avec elle, y compris parmi les dirigeants qui évoquent des situations bancaires difficiles. Parmi eux, les chefs d’entreprise de l’industrie et du BTP semblent le plus souffrir de situations bancaires négatives (respectivement 16 % et 13 %).

Au global, plus de 8 dirigeants sur 10 se disent satisfaits des échanges interpersonnels avec leur banquier, que ce soit sur les délais pour obtenir des réponses (84 %), l’accompagnement des projets professionnels (82 %), ou encore la connaissance de leur entreprise (82 %).

Autre facilité saluée par les dirigeants, celle à ouvrir des lignes de crédit, jugée satisfaisante pour 74 % des chefs d’entreprises, dont 20 % qui la jugent « très satisfaisante ». « La banque, ou plus exactement le banquier, serait reconnu pour sa capacité de conseil et de soutien, « y compris dans les moments plus délicats… », relève l’étude.

Résultat, le modèle des banques traditionnelles reste largement privilégié et les décideurs envisagent rarement de changer leur organisation avec leur banque : seuls 15 % envisagent de changer de banque et 25 % de faire jouer la concurrence avec d’autres banques en 2024.

*Étude menée auprès de 1 005 dirigeants TPE de 0 à 19 salariés, incluant les auto-entrepreneurs, réalisant au moins 50 000 € de CA, interrogés par téléphone du 11 au 29 décembre 2023.

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Charlotte de Saintignon

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