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Économie sociale et solidaire : les TPE ont leur rôle à jouer !
L’Économie sociale et solidaire était à l’honneur lors du Salon des entrepreneurs. 5 créateurs de TPE y ont témoigné devant une salle comble pour inciter le public à entreprendre autrement.
Entreprendre autrement grâce à l’économie sociale et solidaire. Tel était le credo de 5 talents invités du Salon des entrepreneurs le 7 février dernier au Palais des congrès à Paris. Entre solidarité et rentabilité, conseils et erreurs à éviter, ils ont livré leur témoignage à un amphithéâtre bondé de potentiels créateurs d’entreprises, avides de mettre leur talent au service de l’environnement ou du handicap. Voici un tour d’horizon de leurs conseils, sous le patronage d’Avise, l’agence d’ingénierie spécialisée dans l’accompagnement des jeunes TPE de l’économie sociale et solidaire.
Économie sociale et solidaire : le déclic pour entreprendre
Céline Lis-Raoux, fondatrice de Rose, un magazine consacré aux femmes atteintes de cancer, l’annonce tout de go : on ne sait pas que l’on est prêt à s’investir dans l’économie sociale et solidaire. C’est l’expérience de la perte de dignité lors de sa propre maladie qui a poussé cette journaliste de haut vol à imaginer un support où les questions des malades trouveraient enfin des réponses.
Pour Thomas Matagne, qui a fondé Écov, une startup de covoiturage dans les zones rurales, créer une entreprise dans le secteur de l’économie sociale et solidaire relève avant tout d’un enjeu de persévérance : « On peut parfois douter, mais il ne faut jamais lâcher son objectif ».
Fabrice Hégron, couvert de prix d’entrepreneuriat, permet quant à lui aux éleveurs de se tourner vers des pratiques responsables aux antipodes de l’agriculture intensive grâce à son site internet En direct des éleveurs. Pour lui, le déclic se produit « quand on a juste envie de combattre une injustice ».
L’économie sociale et solidaire est aussi un credo fondamental pour Catherine Huard Lefin. Cette ancienne pilote d’avions a créé Hightekway pour permettre aux personnes handicapées de décrocher des postes à forte valeur ajoutée dans l’aéronautique. « Je voulais prouver qu’on ne devient pas bête du fait d’un handicap. Or, des profils à fortes compétences sont écartés de certains postes ».
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Économie sociale et solidaire : garder ses valeurs et pérenniser son entreprise
« La pérennité financière d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire doit être intégrée dès sa création », affirme Armel de Lesquen. Cet entrepreneur de Saint-Malo a fondé Famileo, un site internet qui permet de rétablir le contact entre les jeunes et leurs aînés malgré la fracture numérique qui sépare les générations. Les sms et autres emails sont ainsi imprimés sous la forme d’une gazette envoyée au domicile des grands-parents. Pour lui, le modèle économique doit fonctionner et le chiffre d’affaires être récurrent. Économie sociale et solidaire ne signifie donc pas se lancer tête baissée sans considération de rentabilité. Et pour conserver ses valeurs, Armel de Lesquen recommande de garder avant tout son indépendance plutôt que de courir à la levée de fonds. Enfin, pour Fabrice Hégron, il faut s’appuyer sur son entourage, ne pas rester seul et oser parler de son projet sans craindre de se faire voler son idée.
Économie sociale et solidaire : leurs conseils pour se lancer
Ce constat est partagé par les 5 entrepreneurs. Assécher sa communication par peur de la concurrence est une erreur à éviter. Catherine Huard Lefin encourage à ne pas écouter les voix du défaitisme car l’économie sociale et solidaire « apporte un supplément d’âme à l’entreprise ». Pour Fabrice Hegron, « les seules limites sont celles que l’on se fixe soi-même. Il faut oser ! ». Céline Lis-Raoux conseille quant à elle de ne pas hésiter à embaucher des collaborateurs compétents quitte à y mettre le prix : « Il faut investir dans l’humain à hauteur de ses ambitions ». Thomas Matagne convoque ses souvenirs d’enfance pour conseiller d’ « apprendre à tomber, comme quand on se met au vélo ».
Le mot de la fin de cette conférence « Entreprendre autrement » est revenu à Christophe Itier, Haut Commissaire à l’économie sociale et solidaire : « Le Pacte de croissance de l’ESS conçu en 2018 comporte un volet entreprises qui doit résoudre le manque de culture du risque en France ». Une enveloppe de 80 M€ est prévue en 2019 pour accompagner plusieurs centaines de jeunes talents. Aux âmes bien nées, la valeur n’attendant point le nombre des années, il ne reste plus qu’à se lancer !
Marie-Aude Grimont
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