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Élections législatives : les chefs de TPE/PME inquiets pour l’avenir économique de la France

Une étude de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), publiée avant le premier tour organisé le 30 juin, montre les craintes des dirigeants.

Élections législatives : les chefs de TPE/PME inquiets pour l’avenir économique de la France
La plupart des chefs de TPE/PME redoutent un éventuel accroissement des dépenses publiques, susceptible de découler de la mise en œuvre des programmes des partis. © Getty Images

Avant le premier tour des élections législatives, dominé par le Rassemblement national (RN, extrême droite), arrivé devant l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et la majorité sortante, le 30 juin, la plupart des dirigeants des TPE/PME étaient inquiets pour l’avenir économique du pays. C’est ce que montre une étude de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) réalisée auprès d’adhérents et parue trois jours plus tôt.

Interrogés sur les « sujets prioritaires », de leur point de vue, « pour les prochains mois », 47 % des 1 066 dirigeants ayant répondu, entre le 20 et le 24 juin, à un questionnaire transmis par l’organisation patronale, craignent une baisse de l’activité. Les autres sujets mentionnés sont notamment la stabilité politique (35 %), le maintien de la paix civile (29 %), l’inflation hors énergie (20 %) ou les délais et retards de paiement (15 %). Les personnes « pouvaient choisir jusqu’à deux réponses ».

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Accroissement des dépenses publiques

La plupart des chefs de TPE/PME redoutent un éventuel accroissement des dépenses publiques, susceptible de découler de la mise en œuvre des programmes des partis. Pour 78 % des dirigeants, cette hausse « risque de conduire le pays à la faillite » et à « sa mise sous tutelle » par le Fonds monétaire international (FMI). Plus optimistes, 14 % des personnes interrogées « estiment que la France a des fondamentaux économiques solides qui permettent un endettement supplémentaire, sans hausse d’impôts ». Enfin, 8 % considèrent qu’une augmentation de « la fiscalité et des cotisations sociales permettra de couvrir les dépenses ».

« Ouvrir tout grand les vannes de la dépense publique au moment où nous devrions rétablir nos comptes, cela conduira à la mise sous tutelle de la France par Bruxelles et le Fonds monétaire international. La suite est écrite : l’austérité et une hausse massive des impôts », avait affirmé, dans un entretien publié le 18 juin par Le Monde, le ministre de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire avait, en réponse à une question du quotidien sur les répercussions de l’application des programmes du RN et du Nouveau Front populaire.

Décalage de la mise à exécution des « projets d’investissement ou de recrutement »

À la faveur des résultats des élections législatives, de nombreuses TPE/PME risquent de décaler la mise à exécution « de leurs projets d’investissement ou de recrutement ». Plus de la moitié (58 %) des dirigeants interrogés disent vouloir un report dans l’hypothèse où « le Nouveau Front populaire est majoritaire » à l’Assemblée nationale, une perspective peu probable au vu des résultats du premier tour.

La part de dirigeants évoquant un report baisse à 36 % s’agissant de l’hypothèse d’une majorité incluant le Rassemblement national et ses alliés.

Opposition à une abrogation de la réforme des retraites

L’éventualité de l’annulation du report progressif, de 62 à 64 ans, de l’âge légal ou minimal de départ à la retraite, prévu par la réforme de 2023, suscite l’opposition de la plupart des dirigeants de TPE/PME. Si 18 % sont favorables à la suppression de cette mesure, 65 % jugent qu’un abandon « est irréaliste dans l’état actuel des finances publiques », tandis que 16 % pensent qu’« il faut travailler plus longtemps ».

Soucieux de donner une image de crédibilité économique, le président du RN, Jordan Bardella, qui souhaite être nommé Premier ministre si la formation d’extrême droite et ses alliés disposent de « la majorité absolue » à l’Assemblée nationale, soit au moins 289 sièges, a reculé sur le sujet d’une abrogation de réforme des retraites. Jordan Bardella a indiqué, le 11 juin sur France 2, vouloir revenir sur cette réforme « dans un second temps ». « Je souhaite que tous ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans puissent voir le dispositif de carrières longues renforcé et puissent partir avec 40 annuités », a-t-il expliqué sur RTL le même jour, soucieux de donner une image de crédibilité économique.

« Seul le RN peut avoir une majorité absolue », selon Gabriel Attal

« Seul le RN peut avoir une majorité absolue à l’Assemblée nationale », a assuré le 1er juillet Gabriel Attal, au cours d’une visioconférence devant les candidats du bloc centriste Ensemble pour la République.

Excluant toute « alliance » avec la gauche, le chef du gouvernement compte vouloir « porter, dans une Assemblée nationale, nos convictions, nos valeurs nos idées. Ça n’est possible qu’en privant le RN d’une majorité absolue, quitte à se désister », rapporte un participant à NetPME.

Dans un discours prononcé au soir du 30 juin à Matignon, Gabriel Attal avait évoqué le « désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position aurait fait élire un candidat du RN, face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République ».

Le second tour des élections législatives a lieu le 7 juillet.

Lire aussi Les dirigeants patronaux, entre crainte et attentisme avant les élections législatives

Timour Aggiouri

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