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Fin du CICE et allégement des charges patronales : les entreprises jugées « très bénéficiaires »
Bruno Le Maire a annoncé un report de 9 mois de la baisse des cotisations patronales prévue initialement le 1er janvier 2019. Malgré cela, le ministre de l'économie affirme que les entreprises resteront « très bénéficiaires ».
« C’est une question de justice », s’est défendu Bruno Le Maire. Au micro de la radio RTL ce lundi 27 août, le ministre de l’Économie a annoncé que la baisse de 4 points des cotisations patronales prévue pour 2019 sera finalement reportée. Afin « d’économiser plus de deux milliards d’euros », l’État décale cette baisse des cotisations sociales employeur au 1er octobre 2019.
Un report sans conséquences ?
Malgré cet ajournement, le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) sera tout de même supprimé le 1er janvier 2019 comme prévu. La disparition de ce dispositif qui permet aux entreprises de bénéficier d’une baisse des cotisations sociales de 6 % – le taux est passé de 7 à 6 % des rémunérations brutes en 2018- concordera toujours avec « un allègement pérenne de cotisations patronales », comme annoncé.
« Les entreprises seront très bénéficiaires, assure M. Le Maire. Elles vont pouvoir avoir un allègement des charges définitif qui va baisser le coût du travail et donc leur permettre de mieux embaucher. Ce choix-là, nous le conservons, » insiste-t-il. Malgré tout, avec le report de la baisse de cotisations patronales de 4 points, les sociétés bénéficieront de moins d’avantages que prévu pour l’année 2019. Mais le ministre juge cet argument peu recevable puisque les entreprises profiteront la même année d’une imputation de l’impôt du CICE assis sur les rémunérations de 2018 ainsi que de l’allègement de charges patronales dues à la suppression du dispositif. « Aucune entreprise n’y perdra », répète-t-il.
« Tout le monde sera mis à contribution »
D’ailleurs, Bruno Le Maire assume avec fierté sa décision. « J’ai proposé au Président de la République et au Premier ministre que nous reportions cet allégement de quatre points supplémentaires… », s’attribue-t-il. « Les entreprises devront patienter pour participer, elles aussi, au rétablissement des finances publiques françaises. » Si le ministre ne nie pas mener « une politique pro-entreprises », il assure cependant de le faire au bénéfice de tous. « L’objectif, c’est de créer du travail pour les Français »; revendique-t-il.
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef depuis juillet 2018, ne s’est pas fait attendre pour réagir à ces annonces. « On est sur l’angle mort de la politique pro-entreprises du gouvernement » qui « ne touche pas fondamentalement aux dépenses publiques », a-t-il déploré, selon l’AFP.
Melissa Carles
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