Un forum dédié aux entrepreneurs de la restauration fait sa première rentrée à Paris

La 1re édition d’un forum dédié à l’accompagnement des entrepreneurs dans la restauration verra le jour le 25 septembre prochain à Paris. Ce projet est porté par Alexandre Roudeau, ancien restaurateur désormais à la tête de l’agence Emergence Concepts, un incubateur dédié aux jeunes pousses de ce secteur. Lorsque nous l’avions interviewé en novembre 2017, il rappelait un chiffre qu’il jugeait alarmant : « Sur les 20 000 restaurants ouverts chaque année en France, 50 % ferme avant leurs 3 ans d’activité. » Qu’en est-il aujourd’hui du secteur de la restauration ? Est-il toujours bon d’y lancer son affaire ?

Une embauche difficile

Le baromètre annuel de l’Union des entreprises de proximité (U2P), publié aujourd’hui, confirme une tendance à laquelle font face depuis plusieurs années les restaurateurs : la pénurie de recrutements. Au 1er semestre 2018, 16 % des entreprises de proximité – qui englobent 9 secteurs – ont embauché au moins un salarié contre 22 % à cette même période, en 2017. Malgré une chute de 9 points en un an, l’hôtellerie-restauration reste encore la moins touchée avec 25 % de recrutements.

L’étude justifie ce ralentissement des embauches par l’instauration prévue du prélèvement à la source en 2019 et des incertitudes qui en découlent pour les chefs d’entreprise. Mais ce n’est pas la seule raison. Entre 100 000 et 130 000 emplois sont à pourvoir en hôtellerie-restauration, selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH). Des problèmes au niveau  des compétences et des qualifications des candidats sont évoqués par certains employeurs, tandis que d’autres ne reçoivent simplement aucune candidature. Les métiers concernés comme ceux de plongeurs ou de commis de cuisine sont boudés par une majorité de Français qui les jugent mal payés et trop contraignants. Excédés par cette situation, les chefs d’entreprise du secteur ont demandé, lors du conseil interministériel du tourisme le 19 juillet dernier, la possibilité de pouvoir embaucher des demandeurs d’asile en simplifiant les démarches administratives qu’ils estiment trop lourdes aujourd’hui.

Une recette au bon vouloir du temps

Début août, 152 chefs d’entreprise ont répondu à une enquête réalisée par la chambre de commerce de l’industrie  (CCI) du Tarn-et-Garonne. Les résultats proclament les restaurateurs, comme étant les plus optimistes du marché ! Et, ce, malgré que le secteur soit le plus touché par un « tassement du chiffre d’affaires » au second trimestre de 2018. Cet état est dû, précise l’étude, aux conditions météorologiques pluvieuses du mois de mai. Mais rien n’est perdu : la météo très favorable du mois d’août a certainement convaincu des touristes de dernière minute de profiter de ce beau soleil en terrasse.

Comme Alexandre Roudeau, d’autres professionnels sont à la tête d’initiatives pour aider les nouveaux restaurateurs. À Lyon, où plus de 2 restaurants sur 5 ferment au bout de 3 ans, Patrick Chabassier, professionnel du secteur depuis 39 ans apporte son aide aux dizaines de chefs qui ont ouvert leurs restaurants au sein de l’espace La Commune pour tester leurs nouveaux produits afin de se lancer. Être bien conseillé reste donc le meilleur moyen de ne pas faire chou blanc !

Melissa Carles