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Impôt, micro-entreprise, financement : les propositions de Fillon, Le Pen, Mélenchon et Hamon

L’association des journalistes des PME a réuni les représentants de certains candidats à l’élection présidentielle. Des membres de l'équipe de Benoît Hamon, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont répondu positivement à l'invitation. Ils ont débattu sur les sujets TPE, PME et sur l’entrepreneuriat.

Impôt, micro-entreprise, financement : les propositions de Fillon, Le Pen, Mélenchon et Hamon

« Les marges de nos entreprises se sont dégradées. Elles sont les plus faibles d’Europe depuis quelques années, même si le CICE a quelque peu enrayé cette baisse » signale Hervé Novelli, ancien ministre des PME et référent national Pôle entreprises dans l’équipe de campagne de François Fillon. Dans son programme baptisé « new deal pour l’entrepreneuriat », le candidat des Républicains veut restaurer les marges des entreprises en baissant massivement les charges sociales et l’impôt sur les sociétés. François de Voyer, président du collectif Audace et membre de l’équipe de campagne de Marine Le Pen (FN) a également évoqué une baisse de charges massive. Yacine Djaziri, président de la Nouvelle PME et représentant de Benoît Hamon indique que le candidat socialiste étudie la possibilité de « moduler l’impôt selon les réinvestissements des bénéfices dans l’appareil productif ».

Lancer une monnaie alternative inter-entreprises

Déplorant le fait que « chaque année, 30 000 entreprises disparaissent faute de repreneurs », Yacine Djaziri (PS) a annoncé deux dispositifs pour aider à la transmission des entreprises : une « lettre de pré-garantie pour que les repreneurs puissent obtenir une garantie de la BPI » pour rassurer les banques et aider à financer des projets et la création « d’un fonds de transition des entreprises piloté par la BPI ». Quant aux Républicains, ils veulent « faire de BpiFrance une banque « de fonds de fonds avec des capitaux publics et privés et une gestion privée » pour éviter des scandales liés à des investissements politiques. Jean-Charles Hourcade a évoqué le fait que Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise, veuille « redonner à la banque de détail son rôle de financement de l’activité économique en reprenant le contrôle de la Banque de France ». Une idée reprise par François de Voyer qui reproche aux banques de jouer « un rôle de rentier. Il faut pallier le fait qu’elles ne jouent plus leur rôle, libérer l’accès au crédit avec des taux préférentiels, diviser par deux le taux d’usure et soutenir le crowdfunding. » Pour pallier les problèmes de trésorerie des entreprises en cas de baisse d’activité, Yacine Djaziri a évoqué le lancement d’une monnaie alternative inter-entreprises sur le modèle du Wir fondé en 1934. « Le système, qui repose sur les échanges de services entre entreprises, fonctionne très bien en Suisse où 20% des PME l’utilisent. » Hervé Novelli (Les Républicains) a annoncé que son camp veut aller plus loin, arguant que « la désintermédiation sera imposée par les nouvelles technologies. »

Passer à l’âge 2 du statut d’auto-entrepreneur

Enfin, sur le sujet de l’ubérisation, Jean-Charles Hourcade (La France Insoumise) estime que « les plateformes d’intermédiation se sont servies des failles dans le dispositif de l’auto-entrepreneur (AE) pour flexibiliser le travail. Il faut corriger les abus et donner le droit à tout travailleur au service d’un seul donneur d’ordre d’exiger un contrat de travail. » Hervé Novelli, père fondateur du statut de l’AE, considère qu’« il faut passer à l’âge 2, proposer un contrat de prestataire indépendant et lui donner un cadre de régulation, de protection et d’équité. » Pour que l’Etat puisse réagir aux bouleversements engendrés par les nouvelles formes d’économie collaborative, François de Voyer (FN) a abordé l’abrogation du RSI et la création d’un secrétariat d’Etat aux mutations économiques. « Il faut mieux encadrer ces plateformes et leur interdire de vendre à perte. » Hervé Novelli propose de son côté la création d’une caisse de protection des indépendants chargée de l’évaluation des charges et de leur recouvrement.

Charlotte de Saintignon

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