L’accès au crédit des TPE toujours au beau fixe

Malgré une situation qui tend à se resserrer sur la scène européenne, le taux d’intérêt français des prêts inférieurs à 250 000 € reste – en moyenne – le plus favorable de la zone euro, selon la dernière enquête trimestrielle Banque de France / Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) publié ce mardi 29 octobre. Le taux de croissance français des crédits bancaires s’avère d’ailleurs le plus élevé parmi les grands pays européens. Si ce contexte favorable n’impacte pas plus la demande de crédits des TPE qui reste inchangée ce trimestre (6 % pour les crédits de trésorerie et 10 % pour les crédits d’investissement), leur accès au crédit reste aisé même si une baisse d’obtention des crédits de trésorerie est à noter.

Des demandes d’investissement largement satisfaites

Selon l’enquête, 89 % des demandes de prêts des TPE pour le financement d’investissements immobiliers ou l’achat d’équipements sont satisfaites au troisième trimestre en totalité ou à plus de 75 % (contre 90 % pour le trimestre précédent). « Un taux vraiment élevé », rappelle Hélène Tanguy, directrice des enquêtes et statistiques sectorielles à la Banque de France. Il en va de même pour les crédits d’équipement (87 % contre 86 % pour le trimestre précédent).

Une bonne nouvelle car l’encours des crédits aux TPE est dominé par les crédits d’investissements immobiliers (47 %) et les crédits d’équipement (46 %). Sur un an, les crédits immobiliers s’avèrent d’ailleurs les plus dynamiques (+ 12,3 %). Suivi de près par les crédits d’équipement qui affichent une progression de 7,1 %.

Un « effet de saisonnalité » sur le crédit de trésorerie

Seul point noir au tableau : le fléchissement de 7 points de l’accès aux crédits de trésorerie après trois trimestres de hausse (70 % en 4^e trimestre 2018, 72 % au 1^er trimestre 2019 et 74 % au 2^e trimestre 2019). Seulement 67 % des TPE ont obtenu leurs crédits de trésorerie en totalité ou à plus de 75 % au 3^e trimestre 2019.

Pas de quoi s’inquiéter pour autant. « Il s’agit d’un effet de saisonnalité, assure Hélène Tanguy, il n’est pas question ici d’une inversion de la tendance. » D’ailleurs, sur un an, les crédits de trésorerie, qui ne représentent que 7 % de l’encours total des crédits, ont progressé de 7,6 %.

Des taux d’intérêt toujours aussi bas

Selon la statisticienne, le leadership français sur les taux d’intérêt de faible montant s’explique par les effets bénéfiques de la politique monétaire, par le récent dynamisme du pouvoir d’achat en France (mesures d’urgence économique et sociale), par un investissement favorablement orienté, une moindre exposition à l’international et par la vive concurrence qui sévit dans le monde bancaire français. Résultats ? « Une très forte dynamique des crédits » qui se traduit par plus de 1 054 milliards d’euros de crédits d’entreprise en France. Du côté des TPE, l’encours de crédits obtenus fin juin s’élevait à 292 milliard d’euros, en hausse de 8,4 % sur un an.

Matthieu Barry