L'artisanat, champion de l'apprentissage

« Avec une augmentation de 9,5 % de leurs effectifs, soit le double de 2020 qui était déjà une année exceptionnelle, nos CFA ont pu accueillir en 2021 davantage de jeunes pour les former aux métiers de l’artisanat », se félicite Joël Fourny, président de CMA France. Principaux métiers convoités, les métiers de l’alimentaire (pâtisserie, boulangerie…), la mécanique automobile et le bâtiment.

Chaque année, ce sont près de 110 000 apprentis qui sont formés aux 350 formations proposées par les 137 CFA du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat. Les 250 métiers de l’artisanat sont considérés comme des voies d’avenir par les jeunes générations mais aussi par les adultes en reconversion. Un engouement confirmé par l’étude #MoiJeune[*] qui révèle que 88 % des 16-29 ans les voient comme des métiers d’avenir et qui « rendent heureux et épanouis ».

Augmentation des reconversions

L’artisanat constituant l’un des premiers choix dans le cadre d’une réorientation, l’étude révèle un renouvellement des profils des apprentis avec 22 % d’entre eux qui sont de jeunes diplômés du secondaire et de l’universitaire en reconversion. Le dispositif « Prépa Apprentissage », passerelle qui conduit vers le contrat d’apprentissage, vise en ce sens à aider les jeunes à s’engager dans une orientation choisie et non plus subie avec près de 65 % des jeunes actifs et étudiants qui confient avoir déjà regretté leur choix en matière d’orientation.

« Nous assistons aujourd’hui à une hausse des demandes de formations pour des adultes en reconversion. »

Ce mouvement de transformation se concrétise également depuis le début de la crise sanitaire par le choix de femmes et d’hommes, jeunes actifs, salariés, cadres ou dirigeants, qui osent franchir le pas et se reconvertissent dans l’artisanat. Le réseau des CMA forme de plus en plus d’adultes en quête de métiers qui recrutent et d’entreprises à reprendre – 300 000 entreprises artisanales seront à reprendre dans les dix prochaines années.

En 2021, 130 000 adultes ont ainsi été formés par les CMA, dont 40 000 demandeurs d’emploi. « Nous assistons aujourd’hui à une hausse des demandes de formations pour des adultes en reconversion, avec un créateur d’entreprise artisanale sur trois qui provient d’un autre univers professionnel et 10 % qui sont des cadres en reconversion », se réjouit Joël Fourny.

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Réponse aux problématiques de recrutement

Ces résultats prometteurs pour l’apprentissage résultent en partie des aides de l’État qui ont été prolongées jusqu’en juin 2022 (aides financières à l’embauche d’un apprenti à hauteur de 5 000 € pour un mineur et de 8 000 € pour une personne majeure). Grâce à elles, de plus en plus d’entreprises artisanales embauchent de plus en plus d’apprentis.

Depuis le redémarrage de l’activité et malgré la 5e vague Covid, un quart des entreprises artisanales se disent prêtes à accueillir un ou plusieurs apprentis. Un moyen pour certaines d’entre elles de faire face au manque criant de main d’œuvre dans certains secteurs.

Et au niveau macro-économique, l’apprentissage permet de juguler, en partie, le chômage des jeunes avec 80 % des apprentis formés dans les CFA qui trouvent un emploi dans les sept mois après leur diplôme. Reste néanmoins à continuer à faire évoluer les perceptions, notamment des plus jeunes, sur les métiers de l’artisanat.

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Redorer l’image de l’artisanat

Si les métiers du secteur et les perspectives professionnelles qu’ils offrent sont connues par 60 % des 16-29 ans, ils restent majoritairement associés à des métiers manuels (89 %), durs physiquement (76 %), pour lesquels l’excellence est de mise (70 %) et qui sont mal considérés dans la société (66 %).

Les événements tels que la compétition internationale des Olympiades des métiers destinée aux jeunes de moins de 23 ans ou le concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » pour les moins de 21 ans visent en ce sens à promouvoir les métiers du secteur.

En revanche, l’apprentissage jouit d’une bonne image, facilitant le passage dans la vie professionnelle : pour 89 %, il permet d’acquérir de la maturité et de devenir indépendant financièrement et pour 85 % de trouver facilement un emploi.

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Charlotte de Saintignon

[*] Étude #MoiJeune 20 Minutes – OpinionWay pour les Chambres de métiers et de l’artisanat réalisée en ligne du 11 au 13 janvier 2022 auprès d’un échantillon de 736 jeunes âgés de 16 à 29 ans.