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Le nombre de défaillances d’entreprises a bondi en 2023
La société spécialisée dans l’analyse de données Altares a comptabilisé l’ouverture de 57 729 procédures collectives l’année dernière, soit 35,8 % de plus qu’en 2022.
Les entreprises françaises ont été touchées en 2023 par 57 729 procédures collectives ouvertes, un bond par rapport à l’année précédente qui résulte de la « permacrise » (crise permanente) traversée « depuis quatre ans » par l’économie, estime Altares dans la dernière édition de son enquête trimestrielle relative aux défaillances, diffusée le 18 janvier.
« La hausse sur un an (+ 35,8 %) est moins forte que celle exceptionnelle de 2022 (+ 49 %), mais reste toutefois la deuxième plus rapide de l’histoire », indique la société spécialisée dans l’analyse de données. S’il dépasse largement celui atteint durant les « années pré-Covid », le nombre de défaillances atteint en 2023 est inférieur à ceux enregistrés en raison de la récession de 1992-1993 puis des répercussions de la crise des subprimes et de la crise des dettes publiques.
Au cours de la période 2010-2015, le volume moyen annuel de procédures, dénommées collectives car touchant l’intégralité des créanciers des entreprises touchées (sauvegardes ainsi que redressements et liquidations judiciaires), s’était élevé « à plus de 62 000 en moyenne sur plusieurs années ».
« Environnement économique extraordinairement tendu »
« Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises qui doivent naviguer dans un environnement économique extraordinairement tendu », remarque le directeur des études d’Altares, Thierry Millon, cité dans le document.
Au-delà des actions en recouvrement des Unions de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf), sorties d’une « longue période accommodante », différents facteurs pénalisent les « trésoreries » : baisse de l’activité, maintien de l’inflation et des taux d’intérêt à un niveau élevé ainsi que fléchissement de la consommation, moteur traditionnel de la croissance économique en France.
Sur les seuls quatre derniers mois de l’année dernière, 16 820 procédures collectives ont été déclenchées, ce qui représente 37,2 % de plus qu’au quatrième trimestre de l’année précédente.
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92 % des jugements concernent des TPE
L’augmentation du nombre de défaillances est particulièrement importante « pour les plus petites PME, de moins de 50 salariés », selon Altares, qui a enregistré le déclenchement de procédures collectives à l’égard de 4 319 sociétés de 10 à 49 salariés l’année dernière, soit 43 % de plus qu’en 2022. La grande majorité des jugements d’ouverture rendus en 2023 concernent des TPE (92 %).
Mais « les plus grands acteurs ne sont pas épargnés, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants ». Ainsi, « 171 entreprises d’au moins 100 salariés ont défailli en 2023 », un pic record depuis 2014 (185 défauts) ».
La majorité des procédures ouvertes en total 2023 restent les liquidations judiciaires (41 085), devant les redressements judiciaires (15 115) et les sauvegardes (1 529).
Selon Altares, les défaillances survenues l’année dernière ont menacé ou présentent des menaces pour 243 000 emplois directs.
Sur quelle méthode se fonde Altares ?La société tient compte de « l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant connu un jugement d’ouverture de procédure » rendu soit par un tribunal de commerce, soit par un tribunal judiciaire (ex-tribunal de grande instance). |
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Timour Aggiouri
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