Actu
Le nombre de défaillances d’entreprises revient à son niveau d’avant-crise
Au premier trimestre 2023, 14 317 procédures collectives ont été ouvertes, un bond de 43,6 % sur un an, estime le spécialiste de l’analyse de données Altares. La plupart des entreprises concernées emploient moins de 10 salariés.
Le volume d’entreprises défaillantes revient à son niveau préalable au déclenchement de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19. À 14 317 entre janvier et mars, le nombre de défaillances a bondi de 43,6 % par rapport au premier trimestre 2022, estime Altares dans une étude du 17 avril, incluant les procédures collectives que sont la sauvegarde, le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire.
Si le premier trimestre ne signe pas « un record de défaillances », le directeur des études Altares, Thierry Millon, note que « la tendance historique de 2022 (+ 50 %) s’essouffle à peine ».
Seuil de rentabilité : comment le calculer et l'optimiser ?
La hausse concerne les trois procédures collectives
Sur un an, le nombre de sauvegardes a progressé entre janvier et mars de 39,5 %, mais ces dernières ont constitué « seulement 2,1 % de l’ensemble des procédures », précise Altares. Le volume de jugements d’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire a crû de 49,9 % (3 280 jugements prononcés).
Le nombre de jugements ouvrant une procédure de liquidation judiciaire directe – sans transformation d’une sauvegarde ou d’un redressement en liquidation –, a augmenté de 41,9 %, pour atteindre 10 730, un sommet trimestriel record depuis 2017 (10 802).
Des défaillances de TPE dans la plupart des cas
La plupart des structures défaillantes sont des TPE. « Près de 13 200 entreprises défaillantes comptent moins de 10 salariés », explique Altares.
Pour Thierry Millon, « les entreprises les plus faibles » et/ou les PME sont fragilisées par le « ralentissement économique », l’« inflation », la réduction des « trésoreries » et le durcissement de l’« accès au financement ». Si « les échéances des plans d’apurement sociaux » et des prêts garantis par l’Etat (PGE) semblent globalement « respectées », le poids de la « dette Covid » est de plus de plus lourd, note Thierry Millon, cité dans le document. Selon le cadre d’Altares, le nombre de procédures collectives ouvertes en 2022 est susceptible de se rapprocher du volume de quelque 55 000 défaillances en 2018.
Ces difficultés risquent d’avoir de lourdes répercussions sur l’emploi. Elles sont susceptibles d’engendrer la suppression de 59 000 postes, « dont 12 000 » au sein de « la seule société Orpea, qui a sollicité et obtenu l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée. En excluant ce groupe coté spécialisé dans la gestion d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et de cliniques, Altares évalue à 47 000 le nombre d’emplois menacés.
Lire aussi Défaillances d’entreprises : le retour à la normale va s’accélérer en 2023
La méthodologie utilisée par AltaresAltares indique avoir tenu compte de « l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l’objet d’un jugement » ouvrant une procédure collective. La date de défaillance utilisée dans l’établissement des statistiques correspond à « celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié ». |
Lire aussi TPE/PME : un chèque prévention pour inciter à demander un mandat ad hoc ou une conciliation
Timour Aggiouri
Commentaires