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Les couveuses d’entreprises : comment ça marche ?

Hébergement juridique, sécurité financière, coaching entrepreneurial, mise en réseau… Véritables cocooning des aspirants entrepreneurs, les couveuses d’entreprises accompagnent les néophytes sur tous les fronts de l’idéation. Se lancer dans le grand bain, un jeu d’enfant ?

Les couveuses d’entreprises : comment ça marche ?
Si l’activité développée en couveuse appartient au couvé (un dépôt à l’INPI est conseillé), ce dernier ne peut signer un bail commercial ou souscrire à des contrats en nom propre. ©Adobe Stock

Premiers maillons de la chaîne entrepreneuriale, les couveuses d’entreprises prennent soin de leurs nouveau-nés. À l’heure du grand bond en avant du nombre des créations d’entreprises sous le régime de la micro-entreprise, tester son projet et son marché en toute sécurité, avant l’immatriculation de son entreprise, n’a jamais paru aussi approprié. Affichant un taux de survie attrayant de 80 % à 3 ans, l’Union des Couveuses d’Entreprises (UCE) semble faire un pont d’or au-dessus de la « vallée de la mort ». Focus sur le premier sas de l’aventure commerciale.

Les couveuses d’entreprises : un test grandeur nature

Au sein des couveuses d’entreprises, les néo-entrepreneurs apprennent à entreprendre. En contrepartie d’une participation à des frais de gestion d’environ 10 % sur le CA HT réalisé durant la période effectuée (et une contribution par mois pour certaines structures), l’aspirant bénéficie du n° SIRET de la couveuse, d’un appui technique et commercial complet pour mener à bien ses velléités. En toute sérénité, le couvé teste ainsi son idée sur le marché « réel » et vérifie la viabilité économique de son activité.

À la fin de « l’incubation » (de 15 à 18 mois en moyenne), l’aspirant aguerri continue « seul » l’aventure (si son activité lui permet de subvenir à ses besoins). Après un test réussi, un accompagnement post-création est proposé. En outre, pour ceux dont l’expérience ne fut pas concluante, un rebond vers un emploi salarié est envisageable. Selon l’UCE, en 2017, plus de 94 % des entrepreneurs à l’essai étaient demandeurs d’emploi. À la fin du processus, plus de 55 % des aspirants ont créé leur entreprise et plus de 20 % ont retrouvé un emploi salarié (CDI ou CDD supérieur à 6 mois).

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Le CAPE : l’ADN de la couveuse

Les couveuses d’entreprises s’appuient sur un contrat particulier : le contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE). Ce contrat CAPE (à déclarer à  l’Urssaf) est conclut par écrit par le couvé et la couveuse. Il définit contractuellement tout le contenu de l’appui au projet d’entreprise apporté par la couveuse (lieux tiers, responsabilité civile professionnelle, gestion comptable, suivi administratif, appui technique, coaching individuel, formations, mise en relation, etc.).

Attention, le CAPE n’est pas un contrat de travail (l’aspirant n’est pas subordonné à la couveuse). Toutefois, le couvé bénéficie d’une couverture sociale, d’une couverture assurance chômage et d’une protection en cas d’accident du travail (ou de maladie professionnelle). Grâce au CAPE, le néo-entrepreneur conserve son statut social et revenus sociaux durant toute la durée du contrat (1 an maximum et renouvelable 2 fois).

Aussi, si le CAPE est ouvert aux porteurs de projets bénéficiaires d’un minimum social, demandeurs d’emploi, salariés à temps partiel (cumul possible) ou dirigeants d’EURL ou de SASU, les places au sein des couveuses sont chères. Une sélection est opérée par l’ensemble des couveuses d’entreprises réparties sur le territoire. Enfin, ces dernières ne prêtent pas d’argent. L’entrepreneur finance son projet grâce au CA généré en couveuse et grâce à ses fonds propres. Cependant, a posteriori la légitimité acquise lors de ce test grandeur nature facilite l’obtention de financements.

Matthieu Barry

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