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Les entrepreneurs attendent les experts-comptables sur le crowdfunding
Selon une étude, les chefs d'entreprise estiment que les experts-comptables sont les mieux placés pour les accompagner dans leur recherche de financement sur une plateforme de crowdfunding. Très peu d'entre eux ont eu recours, pour l'instant, à ce nouveau mode de soutien des projets.
Pour les entrepreneurs, les professionnels du chiffre sont les experts qui pourraient le plus les inciter à collecter des fonds sur une plateforme de crowdfunding. C’est ce que révèle un sondage réalisé auprès de 317 dirigeants de TPE-PME ( voir le sondage ci-dessous). 45% d’entre eux déclarent que les experts-comptables sont les premiers soutiens dans leur recherche de financement. Loin devant les analystes financiers (27%), les réseaux d’appui et d’accompagnement (21%) et les compagnies d’assurance (16%).
Attestation d’informations financières
La profession comptable a donc toute légitimité à se positionner sur ce nouveau marché. Et elle a déjà commencé. En novembre 2014, le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables (CSOEC) et les créateurs de KissKissBankBank – un des précurseurs en matière de crowdfunding – ont lancé Lendopolis, une plateforme de financement participatif qui permet aux TPE/PME de plus de deux ans d’emprunter des fonds auprès des particuliers (sous la forme de prêts rémunérés) et qui impose l’intervention d’un expert-comptable. En quoi consiste celle-ci ? Après une première analyse de la faisabilité du projet transmis par l’entrepreneur intéressé, la plateforme sollicite l’expert-comptable de l’entreprise pour compléter le dossier et le valider en produisant une attestation sur les informations financières prévisionnelles. Les analystes de Lendopolis étudient ensuite le dossier et fixent le taux de crédit, puis la collecte peut commencer. L’expert-comptable permet ainsi d’opérer une pré-sélection des dossiers. « Nous pouvons contribuer à sécuriser le processus de financement en montant les dossiers financiers de nos clients », relève Joseph Zorgniotti, président du CSOEC, sur le site de l’Ordre.
Attentes de financement sur l’activité
L’enquête publiée la semaine dernière montre l’intérêt des chefs d’entreprise pour ce mode de financement en ligne. 76% en ont déjà entendu parler et une majorité y voit comme principal avantage la possibilité de financer des projets pour lesquels ils observent une réticence de la part des acteurs bancaires classiques. Autre point apprécié par les entrepreneurs : l’absence d’exigence de garantie ou de caution personnelle. Un cadre plus souple qui recueille les suffrages. Toutefois, des contraintes sont relevées. Avec en tête, « la multitude d’actionnaires à qui rendre des comptes régulièrement (dans le cas des plateformes de prises de participation) » et le fait de « dévoiler [son] projet de développement sur la place publique avant sa mise en chantier ».
Les attentes dans ce cadre sont centrées prioritairement sur l’activité. Les dirigeants du panel indiquent qu’ils pourraient financer en priorité un investissement matériel puis le développement de leur activité (avec un recrutement, un renfort commercial et marketing, une internationalisation, de l’innovation ou encore de la R&D).
Recours encore très faible
Mais entre les intentions et l’action, il y a un pas… qui n’est pas encore franchi. En effet, seuls 3% des entrepreneurs répondants ont déjà collecté de l’argent pour financer leur entreprise sur une plateforme de crowdfunding. Cette « consommation » encore « très timide » des TPE-PME « s’explique sans doute par une entrée en vigueur encore très récente de la loi » en la matière, analyse l’étude. Le décret d’application est paru le 16 septembre 2014, pour une entrée en vigueur le 1er octobre.
Cependant, un tiers des dirigeants se déclarent prêts à financer « demain », en intégralité ou en partie, le développement de leur entreprise sur une plateforme de prêts rémunérés. Avec un montant moyen de collecte de 106000 euros par an. Les acteurs du crowdfunding sont d’ores et déjà prêts. Par exemple, Vincent Ricordeau, co-fondateur de Lendopolis, table « sur une centaine de levées de fonds pour un montant global d’environ 4 ou 5 millions d’euros la première année. Puis, ce volume devrait doubler tous les ans », indique-t-il dans une interview au mensuel Sic de janvier.
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