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« Les entreprises françaises prennent le chemin des achats responsables » (P. Pelouzet)
Les entreprises françaises confirment leur fort engagement en matière de RSE et d’achats responsables, selon la 5e édition de l’étude Ecovadis / médiateur des entreprises « Performances RSE des entreprises françaises et européennes - comparatif OCDE et BICS ».
« Les entreprises françaises prennent le chemin des achats responsables », s’est félicité le médiateur des entreprises Pierre Pelouzet. Avec une progression de 3,9 points depuis 2020*, c’est le chiffre qui a le plus progressé ces dernières années pour s’établir à 48/100. Classée à la 4e place mondiale derrière la Norvège, la Finlande et la Suède, « la France se situe parmi les leaders mondiaux. Elle peut servir de modèle sur ce sujet ».
Dans le détail, 62 % des entreprises ont entrepris au moins une action sur les achats responsables afin de maîtriser les risques sociaux et environnementaux chez leurs propres fournisseurs et engager des actions d’amélioration sur ces sujets, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2021.
Du progrès à faire sur l’analyse des risques
Si elles ont notamment mis en place des codes de conduite RSE pour leurs fournisseurs en place, ce qui constitue pour Pierre Pelouzet le « démarrage de ces achats responsables », une évaluation RSE régulière de leurs fournisseurs ou une intégration de clauses sociales et environnementales dans leurs contrats fournisseurs, elles sont néanmoins trop peu nombreuses à analyser les risques RSE.
« La France n’est pas là où elle devrait être »
Ainsi, en France, seules 14 %, dont 40 % pour les grandes entreprises et 12 % pour les plus petites, mènent une analyse des risques. « Je suis très surpris par ces chiffres. La France n’est pas là où elle devrait être », a affirmé le médiateur qui encourage fortement toutes les entreprises à adopter cette pratique. « Avec les crises et les pénuries que nous vivons ces dernières années, aller vers une cartographie de leurs achats conduit à acheter à des entreprises qui ont un certain niveau RSE et souvent à des entreprises françaises ». L’objectif n’étant pas d’évaluer tous les fournisseurs mais « d’identifier les axes prioritaires », explique Sylvain Guyoton, chief rating officer d’EcoVadis.
Néanmoins, le médiateur se réjouit du bon score des entreprises françaises, notamment en comparaison des entreprises des pays nordiques, en matière de formation des acheteurs. « C’est porteur d’espoir », confie-t-il. 11 % des entreprises françaises sont même des locomotives sur ce sujet. « Faisons en sorte que tout le monde embarque dans les wagons qui sont derrière », enjoint celui qui porte depuis plusieurs années le sujet via, notamment, le parcours national des achats responsables.
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La France dans le peloton de tête
De manière plus générale, les comportements RSE des entreprises françaises atteignent le score de 57,6 sur 100 en 2022. Pour mémoire, il était de 54,3 en 2021, soit une progression de 3,3 points en deux ans. Ainsi, la France maintient sa place dans le top 5 des pays les plus performants comparé aux entreprises européennes et aux entreprises du monde entier avec un score supérieur aux moyennes 2022 de l’UE (55,1) et de l’OCDE (53,1).
Au niveau mondial, les entreprises françaises, toutes tailles confondues, se classent en 4e position derrière les pays nordiques et devant l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Etats-Unis et la Chine. « Les entreprises françaises font partie de l’élite mondiale en termes de RSE à égalité avec les pays nordiques et devant nos concurrents naturels en Europe », se réjouit Pierre Pelouzet.
Pour Sylvain Guyoton, qui reconnaît de « très bonnes performances » avec un scoring qu’il juge « assez exigeant », la France a néanmoins « encore des progrès à faire ». Ainsi, le pays a notamment progressé dans les classements sur les thèmes éthique des affaires (problématiques anti-corruption, pratiques anti-concurrentielles et gestion responsable de l’information) et, dans une moindre mesure, sur l’environnement (consommation d’énergie, gaz à effet de serre, consommation d’eau, biodiversité).
« La tendance est très positive pour les petites entreprises »
Autre source de réjouissance, 28 % des entreprises françaises ont un score RSE supérieur à 65, soit « un tiers des entreprises françaises qui sont locomotives en termes de RSE », se félicite Sylvain Guyoton, contre 19 % en Europe et 13 % en Allemagne d’entreprises situées à un niveau avancé ou excellent. Les moyennes entreprises et surtout les petites entreprises participent à cette progression française (+ 8,8 points en 5 ans pour les petites entreprises).
« Ce n’est pas étonnant car elles avaient du retard à combler, explique Sylvain Guyoton. Mais la tendance est très positive pour les petites entreprises. Beaucoup a été fait pour amener des ressources et pour les aider à s’approprier les sujets de la RSE. Il y a aussi un devoir de vigilance en France qui a poussé les grandes entreprises à engager sur ce sujet leurs fournisseurs qui sont dans beaucoup de cas des PME. Elles ont compris que les clients attendaient quelque chose et se sont lancées ». Un « effet d’entraînement collectif filière par filière » dont se félicite Pierre Pelouzet.
* 5e édition de l’étude Ecovadis / médiateur des entreprises « Performances RSE des entreprises françaises et européennes – comparatif OCDE et BICS » basée sur plus de 100 000 évaluations dont 7 000 entreprises françaises dans l’échantillon dont 80% de PME et ETI
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Charlotte De Saintignon
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