Les PME et les français, une histoire d’amour

Avec le temps, va, tout s’en va, sauf le capital sympathie des PME. Symboles d’un monde encore à portée de voix, les petites entreprises ne cessent de gagner les cœurs. Selon une étude d’opinion « la perception des Français à l’égard des PME »[*] réalisée par le cabinet d’études Occurrence pour la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF), 77 % des français accordent leur confiance aux PME contre 28 % seulement aux multinationales. Indubitablement, la PME a le vent en poupe. Son rôle ? Répondre aux attentes sociétales et assurer par capillarité la vitalité économique et sociale des territoires. Une mission d’envergure contrariée par une fiscalité trop importante, pour 85 % des sondés.

Les PME sont mieux placées pour répondre aux attentes

« L’étude raconte une histoire d’amour entre les Français et les PME », commente Assaël Adary, président d’Occurrence. De la conquête du monde à celle des foyers, les sondés ont choisi leur camp. 55 % d’entre eux déclarent que les PME inspirent confiance contre 6 % pour les multinationales (22 % pour les deux et 17 % pour aucune). Pourquoi ? Principalement parce qu’elles sont « proches et humaines » (pour 56 % des confiants PME) et qu’elles ont le souci de la satisfaction client (33 %). Les raisons d’aimer les PME ne manquent pas : 85 % des français estiment que les petites entreprises favorisent le développement économique régional, qu’elles proposent des produits de qualité supérieure (78 %) ou qu’elles sont animées par des entrepreneurs et collaborateurs engagés (76 %).

Dans les têtes, les grandes entreprises ne font pas le poids à l’échelle locale. Les PME sont mieux placées pour assurer des circuits de distribution courts (84 % contre 21 %). Elles participent plus au rayonnement d’une région, de ses produits locaux (89 % contre 27 %) et renforcent davantage le lien social au sein d’un territoire (83 % contre 24 %). « On l’aime [la PME] parce qu’elle fait partie de notre vie ! », se réjouit Dominique Amirault, président de la FEEF.

74 % des français sont favorables à la mise en place d’une différenciation PME

C’est pourquoi, une grande majorité des sondés jugent pertinente l’idée de faire appliquer des règles différenciées (notamment sur le plan fiscal) selon la taille de l’entreprise (74 %). En effet, 85 % d’entre eux estiment que les PME souffrent d’une fiscalité trop importante (contre 28 % pour les grands groupes) et plus de la moitié considèrent qu’elles subissent de trop lourdes contraintes, lois et règlements (65 %).

Premier élément cité spontanément par les sondés devant le caractère « humain » et « familial » (17 %) à l’évocation de l’acronyme « PME », la création d’emploi (23 %) est mis à mal par de nombreux freins à l’embauche pour 86 % des sondés (contre 22 % pour les multinationales). La différenciation PME ou la nécessité d’une concurrence plus équitable et loyale avec les grandes firmes est d’autant plus soutenue que 78 % des français jugent les PME utiles à la bonne santé de l’économie française.

Les « passionnés » contre les « CAC 40 »

Plus utiles que les grands groupes ? L’étude catégorise sur cette question les sondés en 5 profils-type. Si les timides (6 % des sondés) et les pragmatiques (33 %) estiment peu ou prou que les PME et les grandes entreprises sont aussi utiles l’une que l’autre, la lutte des tailles fait rage entre les passionnés (23 %) et les CAC 40 (27 %). Quant aux distants (12 %), moins « favorables aux entreprises en général », le distinguo n’est pas à faire même si les grands groupes l’emportent : 63 % d’entre eux jugent les grandes entreprises plus utiles que les PME. La FEEF retient tout de même que « les passionnés et les pragmatiques [près de 1 sondé sur 2] sont un bon point d’appui pour continuer à nourrir et étayer la confiance qu’ont les français dans leurs PME ». Le respect suit toujours le véritable amour…

Matthieu Barry

[*] Étude d’opinion FEEF-Occurrence : La perception des Français à l’égard des PME réalisée en ligne en avril 2019 auprès d’un panel de 1052 français métropolitains, âgés de 18 à 65 ans, représentatif de la population française (méthode des quotas).